La dame était arrivée à la Réunion en septembre 2022 avec un visa pour accompagner sa fille de 11ans malade. Le 27 février dernier, des policiers sont venus dans la chambre d’hôpital opérer un contrôle et l’ont emmené au centre de rétention en vue d’une reconduite à la frontière parce que son visa était expiré. Elle y est restée enfermée 5 jours, pendant lesquels l’enfant a été placée en famille d’accueil.
Un juge a fait annuler l’obligation de quitter le territoire français parce que le contrôle d’identité était entaché d’irrégularités. La maman a été remise en liberté.
Il apparaît dans la procédure que l’interpellation a été déclenchée à la suite d’un signalement à la préfecture par une personne travaillant dans l’administration de l’hôpital. La Police de l’Air et des Frontières a agi sur la base d’informations recueillies lors d’un entretien social réalisé par le centre hospitalier. D’où la colère de la CIMADE et de Médecins du Monde Océan Indien.
Les deux organisations ont signé un communiqué commun déplorant « une collusion alarmante entre le CHU de la Réunion et la préfecture » et dénonçant « la violation du secret médical et de la confidentialité de l’entretien social ».
Les signataires dénoncent aussi « la multiplication des atteintes aux droit des patients qui sont renvoyés vers Mayotte avant d’être reconduits à la frontière ».