Cela revient comme une litanie chaque année. Les habitants du sud de la grande île n’ont plus grand-chose à manger. Le dernier indice international de surveillance de la situation alimentaire classe cette région en zone trois, c’est-à-dire en « crise alimentaire ». Par ordre de gravité, il y a deux degrés au-dessus : urgence et famine.
« Crise alimentaire », cela signifie que l’on peut encore agir pour que les gens ne meurent pas de faim. Les récoltes sont moins catastrophiques que l’an dernier dans la région de Tuléar, en revanche plus au sud la sécheresse sévit toujours, tuant le bétail et laissant les éleveurs sans ressources. Pour le moment chacun vit sur les réserves alimentaires de haricots secs qui finiront par s’épuiser.
Dans la classe politique qui aspire au pouvoir et celle qui veut le conserver, le sujet est complètement absent des débats. L’an dernier, le président Andry Rajoelina avait été applaudi à l’annonce d’un projet de pipeline pour acheminer de l’eau vers le sud. Le pipeline est resté à l’état embryonnaire, on a juste posé la première pierre d’une station de captage.
Un autre projet avance plus rapidement, celui de l’autoroute Tana Tamatave, qui semble prioritaire aux yeux de la classe dirigeante.