L’opération Wuambushu se heurte aux obstacles juridiques et diplomatiques

Présence de gendarmes ce matin à Majicavo, village dans lequel se trouve le quartier Talus concerné par une opération d’évacuation et de démolition du bidonville
Dès les premières 24 heures, l’opération Wuambushu est confrontée à la non réadmission des personnes reconduites aux Comores, et à l’annulation par la justice de la première destruction de bidonville. Sur le terrain, les forces de l’ordre sont aux prises avec des jeunes très mobiles qu’il est difficile d’interpeller.

« Wuambushu c’est un fiasco ! » s’exclame Issiaka Abdillah ce mardi matin sur l’antenne de Mayotte la 1ère. L’ancien conseiller général déplore « l’amateurisme » de ceux qui ont présenté le dossier de démolition du quartier Talus 2 de Majicavo devant le tribunal, « sans sécuriser les procédures ».

Le juge des référés a en effet ordonné au préfet de « cesser toute opération d’évacuation et de démolition », jugeant que « la destruction des habitations est manifestement irrégulière, mettant en péril la sécurité » des habitants.

L’efficacité diplomatique mise en doute

Un autre volet de l’opération, la reconduite accélérée de nombreux étrangers en situation irrégulière, est elle aussi entravée par la décision des autorités comoriennes de ne pas admettre le retour de leurs ressortissants. Cette décision connue depuis vendredi dernier n’a pas empêché les autorités de tenter ce lundi de renvoyer 38 étrangers en situation irrégulière parmi les passagers du « Maria Galanta ».

Le bateau a dû faire demi-tour, l’autorité portuaire d’Anjouan invoquant de prétendus « travaux dans le port », mais personne n’est dupe. Ce renvoi du navire vers Mayotte met en doute l’efficacité de la diplomatie française envers les Comores.

Des émeutiers vêtus de combinaisons blanches

L’opération de rétablissement de l’ordre donne en revanche quelques résultats visibles ce mardi matin. La circulation a pu être rétablie. Le passage par Tsoundzou pouvait s’effectuer normalement, là où hier les forces de l’ordre étaient aux prises avec des émeutiers mystérieusement vêtus de combinaisons blanches. On retrouvait les même ce mardi matin à Majicavo, rapides, insaisissables.