Interrogé sur la polémique autour de la juge Catherine Vannier, présidente du tribunal judiciaire de Mamoudzou, accusée de partialité après sa décision d’interdire la destruction du bidonville Talus 2 à Majicavo, le procureur tient à rappeler un principe fondamental : « nous sommes dans un état de droit. Si l’on est pas content d’une décision judiciaire on fait appel ». « Je ne rentre pas dans le fond de l’affaire » ajoute Yann le Bris, « mais par principe j’apporte mon soutien à la présidente du tribunal. La justice ne peut pas se faire dans la rue. La justice doit pouvoir travailler sereinement dans le respect du droit. Il ne faut pas mettre en cause le travail des juges. Si on n’est pas d’accord, on fait appel » répète-t-il.
Le procureur indique que l’activité judiciaire à Mayotte est soutenue, et que les renforts de magistrats et greffiers ne sont pas liés ni affectés spécialement à l’opération Wuambushu. « Ces renforts nous permettent d’être plus réactifs face à un grand nombre d’affaires »… « Nous avons eu plus de 4000 gardes à vue l’an dernier ».
S’agissant de la condamnation à des heures de travaux d’intérêt général pour un jeune homme qui avait appelé à la violence sur les réseaux sociaux, Yann le Bris annonce avoir fait appel. « C’est mon rôle » dit-il.
A propos des déclarations du vice-président du Conseil Départemental Salime Mdéré, le procureur indique avoir demandé à la police de diligenter une enquête et confirme avoir reçu une plainte de la Ligue des Droits de l’Homme.
Enfin, s’agissant de la surpopulation carcérale, Yann le Bris confirme : « oui, il y a 250 matelas par terre à Majicavo. Mais là encore je le répète : la politique pénale est déconnectée de la gestion pénitentiaire. Nous ne sommes pas des gestionnaires de la détention ».