Yousaam, 10 ans, participe à la course de pneus pour la première fois cette année. Armé de l'indispensable pneu et des bâtons il s'entraîne dans la rue devant chez lui, comme tous les gamins mahorais, en prévision de la course.
Yousaam prépare son pneu dans le jardin. « Il est allé le chercher chez le garagiste avec un cousin », explique Halidi, sa mère. Les explications de Yousaam sont claires, le geste précis : «Il faut mettre de l'eau et du savon dans le pneu. Ensuite bien le faire rouler pour qu'il y ait du savon partout autour. Ensuite on prend des bâtons à la taille du pneu et on le fait glisser.»
Etape 2 : le pneu
Halidi se souvient : « Dans les années 1980 les enfants allaient chercher de l'huile dans les chantiers pour faire mieux glisser les pneus. » Elle évoque beaucoup les premières courses. « Mes premiers souvenirs de la course datent de quand j'avais l'âge de mon fils. Comme il n'y avait pas beaucoup d'infrastructures, et d'endroits pour jouer, les enfants de Mamoudzou se sont mis à courir derrière un pneu. Un jour un instituteur, tout juste arrivé de métropole, les a vu courir. Il leur a proposé de faire une vraie course. »
Etape 3 : L'entraînement
Inlassablement Yousaam monte et descend la petite pente devant sa maison. « Pour freiner il faut bien appuyer son corps sur les bâtons, mais faire attention à ce que ceux-ci ne cassent pas. »
Etape 4 : l'espoir
« Ce serait une grande joie qu'il gagne. Nous avons déjà un gagnant dans la famille, raconte sa mère. Un cousin a remporté l'une des premières éditions, dans les années 1980. Avant même que la course ne soit aussi officielle. C'est une belle tradition mahoraise qu'il faut valoriser. J'espère qu'un jour on organisera une course de pneus sur les Champs-Elysées. »
Etape 5 : L'attente
Le soleil commence à se coucher sur Mamoudzou. Yousaam range son pneu, encore plein de liquide vaisselle. Samedi il sera sur la ligne de départ, comme 500 autres enfants, garçons et filles.