Zika à Mayotte : recommandations de l' A R S à la population (Thomas MARGUERON)

THOMAS MARGUERON , RESPONSABLE DE LA VEILLE ET DE LA SECURITE SANITAIRES A L' ARS MAYOTTE
Un premier cas de Zika importé a été détecté à Mayotte, sur une personne ayant contracté le virus "aux Amériques", a annoncé mercredi l' ARS Mayotte, précisant que l'île ne connaît encore "aucun cas autochtone". L' ARS rappelle les précautions à prendre pour se prémunir du Zika.

Questions de TUSEVO DIASAMVU Emmanuel , Olivier MURRAT et Simba ATTOUMANI :

Vous nous assurez donc qu’il n’y a aucun cas autochtone de Zika à Mayotte ?
 
Thomas Margueron, responsable de la veille et de la sécurité sanitaire à l’ARS Mayotte :

Non, à ce jour, il n’y a pas de Zika autochtone à Mayotte. Il s’agit bien d’une personne qui revient d’un pays où sévit une épidémie de Zika.
 
Quels dangers faut – il redouter du Zika ?
 
 Le risque du Zika est essentiellement pour les femmes enceintes. Il y a un plan qui a été fait au mois d’avril dernier par l’ARS pour que si jamais le Zika arrivait effectivement sur Mayotte, on puisse suivre au maximum ces femmes enceintes. Il y a par ailleurs quelques formes assez rares neurologiques qui sont documentées aussi dans les précédentes épidémies.
 Chez les femmes enceintes, dans certains pays, les épidémies ont apporté des malformations chez les fœtus donc, il ne s’agit pas de maladies pour les femmes enceintes, mais il s’agit de malformation qui peut affecter le fœtus qu’elles portent.
Des cas de microcéphalie sont apparues effectivement en Polynésie en 2014 puis au Brésil et effectivement dans les Antilles plus récemment mais encore une fois, avec des taux d’apparition très faibles.
 


Y a – t – il un plan pour faire face à une éventuelle épidémie de Zika à Mayotte ?
 
La première priorité est de détecter les éventuels cas de Zika qui arriveraient sur Mayotte. , donc aujourd’hui, on a détecté un premier cas importé de zika. Maintenant, on est aussi très très en éveil et tous professionnels de santé le sont pour essayer de détecter d’autres cas importés mais aussi d’éventuels cas autochtones.
Après, on a tout un suivi, un accompagnement médical qui sera mis en place si jamais on se trouve en face d’une épidémie mais encore une fois, nous n’avons qu’un cas importé et notre action porte essentiellement sur la lutte anti vectorielle et l’information des personnes provenant des zones à risque où sévit l’épidémie de Zika.
 
Quelle est l’efficacité de ces luttes anti vectorielles ?
 
Les actions de lutte anti vectorielles consistent à partir des lieux qui ont été fréquentés par cette personne, de réaliser un maximum de démoustication pour éliminer les moustiques et de la prévention auprès des personnes de manière à ce qu’elles se protègent contre les piqûres de moustiques qui auraient pu s’infecter auprès de cette personne qui est arrivée avec le zika sur le territoire de Mayotte.

Quels sont les symptômes de cette maladie ?
 
Pour le Zika, on peut dire des symptômes cutanées, donc des petits boutons associés ou non à une fièvre qui peut être modérée pas forcément fortes et on peut avoir une conjonctivite, des douleurs articulaires ou musculaires, mais dans une grande majorité des cas, le Zika nous échappe, on ne le voit pas, il est asymptomatique.
 


 Oui mais comment vous avez décelé cette personne qui est descendue de l’avion et comment on a pu confirmer qu’elle est porteuse de ZIKA ?
 
Cette personne était sensibilisée au fait qu’elle avait séjourné dans une zone à risques. Donc, lorsqu’elle a effectué son retour à Mayotte, elle a senti les premiers symptômes qui correspondaient assez bien aux symptômes qu’on décrivait dans l’endroit où elle était, et donc, elle a  spontanément été au CHM en disant qu’elle pensait avoir le Zika et les résultats analytiques ont prouvé qu’effectivement, elle était porteuse du Zika.
Ce n’est pas une résidente à Mayotte. C’est quelqu’un qui provient d’une zone à risques pour la première fois mais qui sait qu’il vient d’une zone à risques, cette personne s’est protégée des moustiques à partir du moment où elle a eu les premiers symptômes,  et spontanément, elle a fait la bonne démarche d’aller consulter  dans les meilleurs délais un médecin de façon qu’on confirme bien ce Zika et que nos équipes de lutte anti vectorielle de l’ARS puissent agir au bon endroit et dans les meilleurs délais.
 
Est – elle isolée en ce moment ?
 
Elle est isolée, elle est maintenant au jour 8 de sa virémie, donc ça fait 8 jours qu’effectivement, elle a contacté cette maladie, avec le temps, le virus est de moins en moins présent dans son sang, donc, on considère que à partir d’aujourd’hui, elle n’est plus en mesure de pouvoir infecter des moustiques.
Je pense que d’une manière générale, pour toutes maladies transmises par les moustiques, qu’il y ait des efforts faits sur la gestion des eaux usées, sur la gestion des déchets qui sont des réceptacles qui favorisent  la prolifération des moustiques et qui donc sont effectivement à même de générer des épidémies comme c’est le cas pour la dingue en 2014 à Mayotte.
 


 Comment se prémunir du Zika ?
 
D’une manière générale, que ce soit pour la dengue ou le chikungunia ou probablement pour le Zika, dans les années à venir, il faut se protéger contre les piqûres de moustiques particulièrement lorsque l’on est enceinte dans le cas précis du Zika.
Je pense que d’une manière générale, pour toutes maladies transmises par les moustiques, qu’il y ait des efforts faits sur la gestion des eaux usées, sur la gestion des déchets qui sont des réceptacles qui favorisent  la prolifération des moustiques et qui donc sont effectivement à même de générer des épidémies comme c’est le cas pour la dingue en 2014 à Mayotte.

 
 A LIRE AUSSI :

 
Le virus Zika peut proliférer dans le vagin pendant plusieurs jours

http://www.sciencesetavenir.fr/sante/20160826.OBS6901/le-virus-zika-peut-proliferer-dans-le-vagin-pendant-plusieurs-jours.html

https://www.google.fr/search?q=zika