“Nous assumons notre rôle, pour que les salariés de l'usine du Nord aient toutes les chances de rebondir”, assure Alexandre Rousseau, vice-président de KNS

Alexandre Rousseau, vice-président de KNS invité du journal télévisé du samedi 27 juillet 2024. ©nouvellecaledonie
Au lendemain de l’annonce du licenciement économique de 1 200 salariés de l’usine du Nord, Koniambo Nickel s’explique. Quel avenir pour les travailleurs? Que va devenir l’usine? Où en sont les discussions pour trouver un repreneur? Éléments de réponse avec Alexandre Rousseau, vice-président de KNS, en charge des ressources humaines.

Le licenciement collectif des salariés de l’usine du Nord est enclenché. 1 200 contrats de travail doivent être rompus, au 31 août. Une menace qui planait lourdement sur l’usine mise en sommeil en février pour six mois, dans l’attente d’un repreneur. Au lendemain de cette annonce, question / réponse avec Alexandre Rousseau, vice-président de KNS en charge des ressources humaines.

  • Vous vous séparez de la quasi-totalité des effectifs à la fin du mois d’août pour motif économique, est-ce le fait de n’avoir pu trouver de repreneur qui vous a contraint à prendre cette décision?

On ne l’a pas forcément décidé, on y a été contraint. Plus que la recherche d’un repreneur, qui elle se poursuit, c’est le manque de visibilité sur la possibilité de financer le maintien de la veille chaude, après le 31 août, qui nous a contraints à mettre en place cette phase de licenciement économique.

  • Vous avez annoncé qu’il restera 50 salariés sur les 1200, qui sont-ils et que vont-ils faire sur site?

Il faudra encore une cinquantaine de salariés, pour sécuriser le site. Permettre de répondre à la conformité réglementaire, la surveillance de l’environnement. Vérifier la sureté des lieux, c’est principalement la mission confiée à cette cinquantaine de personnes qui resteront.

  • Trois groupes sont intéressés pour la reprise de l’usine du Nord, mais aucun n’a concrétisé son intérêt. Il n'y a pas eu d’offre finalisée : quel a été l’obstacle majeur?

Je pense que l’un des obstacles majeurs, c’était le temps qui nous était imparti pour le faire. Ce sont des opérations qui prennent des temps d’études qui sont longs. On est déjà très satisfaits que nos actionnaires aient suscité l’intérêt de trois groupes d’envergure. Mais le calendrier qui nous était imposé était court.

  • De février à aujourd’hui [le début de la mise en sommeil de l’usine], que s’est-il passé?

De nombreuses étapes. D’abord, celle de maintenir l’intégrité de l’ensemble des équipements et d’améliorer le côté industriel du site. Pour ce qui est de nos actionnaires et des groupes qui ont aidé à rechercher ces repreneurs, il y a eu énormément d’échanges d’informations dans la période. Pour pouvoir arriver aujourd’hui, dans cette deuxième phase du processus des actions de Glencore dans Koniambo Nickel, pour que les négociations puissent se finaliser.

  • Avant la mise en sommeil, Glencore évoquait des opérations non rentables, avec une dette de 13,5 milliards d’euros et une filière nickel pratiquement en faillite. Avec les difficultés liées aux émeutes, trouver un repreneur, est-ce possible?

Oui, j’y crois très fortement. On est même encouragés, parce qu’effectivement il y a beaucoup de facteurs extérieurs qui jouent dans la balance. La filière nickel, dans le monde, est aujourd’hui déséquilibrée et difficile. Mais, que trois groupes d’envergure internationale continuent à poursuivre les discussions, montre que Koniambo Nickel présente encore un intérêt solide pour des repreneurs.

  • Que vont devenir les salariés concernés par la rupture de contrat fin août?

C’est une question à laquelle on a essayé de se préparer au plus tôt. Cela fait maintenant bientôt dix mois qu’on se prépare. On a essayé d’armer nos salariés à toutes les éventualités. Que ce soit par le biais des négociations avec nos partenaires sociaux, pour permettre d’avoir des indemnités supra-légales. Et par toutes les mesures qu’on est en train de déployer pour permettre des reclassements ou de la reconversion. Nous assumons notre rôle, pour que nos salariés aient toutes les chances de rebondir.

  • Que va devenir l’usine, s’il n’y a pas de repreneur?

L’important, ce sont les atouts que présente encore l’usine du Nord. On a un massif qui a une valeur inestimable et une durée de vie importante. On a des installations industrielles bien disposées, un port en eau profonde et surtout, des ressources humaines formées. Et à une hauteur de standards industriels internationaux. Je tiens à saluer le travail important qui a été mené par les équipes.

Retour sur l'histoire hors normes de l'usine du Nord, projet de rééquilibrage avec Charlotte Mannevy : 

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