Nouvelle-Calédonie, élections européennes, octroi de mer : ce qu’il faut retenir de l’entretien de la ministre déléguée aux Outre-mer sur Réunion la 1ère

Marie Guévenoux, ministre déléguée aux Outre-mer, invitée de la matinale de Réunion la 1ère.
Marie Guévenoux, ministre déléguée aux Outre-mer, est à La Réunion pour deux jours depuis hier, mardi 14 mai. Ce mercredi 15 mai, elle était l’invitée de la matinale de Réunion la 1ère. L’occasion pour elle de s’exprimer sur différents sujets d’actualité de La Réunion, et sur la situation en Nouvelle-Calédonie.

Invitée de la matinale de Réunion la 1ère, ce mercredi 15 mai, Marie Guévenoux s’est exprimée sur de nombreux sujets tels que la sécurité, le RSA, la vie chère ou encore les élections européennes. Mais c’est par les événements en cours en Nouvelle-Calédonie que la ministre déléguée aux Outre-mer a débuté.

 

Les parties doivent trouver un accord en local

Secouée par des violences depuis ce lundi, la Nouvelle-Calédonie vit des heures troubles. Plus de 130 personnes ont été interpellées depuis lundi.

Dans la nuit du mardi 14 au mercredi 15 mai, la révision constitutionnelle a été adoptée, réformant le corps électoral, ce à quoi s’opposent avec virulence les indépendantistes calédoniens. Ces derniers, qui regrettent les violences, demandent le retrait du texte.

La ministre déléguée aux Outre-mer souligne ce matin que la réforme constitutionnelle a été adoptée dans la nuit par les députés, conformément au texte lui-même adopté par les sénateurs.

C’est un cheminement démocratique ce projet de loi, qui a donné lieu à des échanges avec les différentes parties et les parlementaires, pour permettre à 25 000 personnes qui sont établies en Nouvelle-Calédonie depuis plus de 10 ans, dont certains sont nés après les accords de Nouméa donc après 98, et qui ne peuvent pas aujourd’hui participer aux élections locales.

Au reproche des indépendantistes au gouvernement de minoriser encore plus le peuple autochtone kanak, elle répond : " nous avons fait avec le travail entre les loyalistes, avec les indépendantistes, dans la recherche d’un consensus, ce texte qui permet à 25 000 personnes de pouvoir participer à ces élections locales ".

Elle invite une nouvelles fois les deux parties à trouver un accord en local qui viendrait remplacer cette réforme constitutionnelle.

L’Assemblée a voté, la porte est toujours ouverte, le Président a proposé aux parties locales de pouvoir venir se rendre à Paris pour rencontrer le gouvernement et participer à un tour de table qui nous permette de sortir de cette situation.

Du fait de cette invitation, la ministre ne se rendra pas en Nouvelle-Calédonie dans l’immédiat.

 

Des élections européennes sans le Réunionnais Stéphane Bijoux

La candidate de la majorité, Valérie Hayer, plafonne dans les sondages, loin derrière la liste RN, " les campagnes aux Européennes pour les partis de gouvernement, c’est toujours extrêmement compliqué de briguer une élection intermédiaire ", explique Marie Guévenoux.

La ministre ne manque pas de faire l’éloge de la tête de liste, saluant au passage l’eurodéputé réunionnais Stéphane Bijoux : " il a fait un travail extrêmement apprécié et appréciable au Parlement européen, c’est le travail de l’ensemble de la délégation parlementaire ".

Au sujet de son éviction de la liste, elle déclare : " la constitution d’une liste, c’est quelque chose d’extrêmement compliquée, il faut à la fois faire en sorte d’avoir des sortants et puis des nouveaux profils entrants ".

Réforme de l’octroi de mer, des pistes envisagées

L’octroi de mer est un des dossiers, qui se joue au niveau de l’Europe, régulièrement remis en cause à Bruxelles. En France, la Cour des Comptes parle d’une taxe qui contribue à la vie chère, le gouvernement souhaite la réformer, ce qui inquiète les collectivités locales largement financées par cet octroi de mer, soit près d’un tiers.

" A la base, c’est un impôt qui est fait pour protéger la production locale ", précise la ministre, qui le considère comme " légitime s’il protège les productions locales ". 

Là où je me pose la question, quel est l’impact d’un impôt sur des produits qui ne sont pas produits localement ? Pourquoi on viendrait taxer des produits qui sont fabriqués ailleurs et qui ne sont pas fabriqués sur l’île de la Réunion ?

Différentes pistes sont envisagées pour réformer l’octroi de mer, aucune n’a pour le moment été choisie, indique la ministre. Deux de ses conseillers doivent venir à La Réunion la semaine prochaine, pour rencontrer les acteurs économiques, la présidente de Région et les différents élus qui peuvent être intéressés.

C’est important de dire qu’on a en partage le fait qu’on veut faire baisser le prix des produits de première consommation pour les Réunionnais et qu’il faut qu’on agisse ensemble là-dessus.

 

Application des mesures concernant le RSA, la spécificité de La Réunion prise en compte ?

Elle souligne que grâce au président du Département, Cyrille Melchior, La Réunion a été département pilote, à Saint-Leu et à Trois-Bassins, pour la mise en application de la nouvelle sanction pour les bénéficiaires du RSA qui ne feraient pas les 15 heures de travail requises.

Ce dernier a cependant demandé la prise en compte des spécificités réunionnaises dans cette démarche. Certains conseillers départementaux ont manifesté leur opposition à ces sanctions. Les demandeurs d’emplois sont en nombre bien supérieur que les offres à La Réunion. La ministre s’engage à " porter ce message d’adaptabilité " auprès du gouvernement.