Le 11-Novembre au fil du temps

Païta a commémoré le 11-Novembre dès le 10...
Païta a ouvert ce dimanche les commémorations communales de l'Armistice qui a signé la fin de la Première guerre mondiale le 11-Novembre 1918. A travers la Nouvelle-Calédonie, les cérémonies vont se succéder. Des célébrations qui ont bien changé au fil du temps.
A Païta, le souvenir de l'armistice qui a signé la fin de la Première guerre mondiale, le 11 novembre 2018, est marqué... le 10. Pour permettre aux participants, notamment les portes-drapeaux, d'assister à d'autres cérémonies. A commencer par celle de la place Bir-Hakeim ce lundi, à 17 heures.  
 

Plus jeune porte-drapeau

C'est donc dimanche après-midi que les autorités civiles et militaires se sont retrouvées au monument aux morts du village, pour honorer la mémoire de tous ceux qui sont morts «pour la France et pour la Liberté». Et Païta a la particularité de compter le plus jeune porte-drapeau du Caillou. Agé de dix-huit ans, il s'est recueilli pour ce moment d'histoire vieux d'un peu plus d’un siècle.
 

Ils ont été des milliers

Il y a cent-un ans, des milliers de Calédoniens rejoignaient le front en Europe, et un conflit qui ne les concernait pourtant que de loin. Les tirailleurs kanak, engagés volontaires, les suivirent à partir de 1917. Calédoniens, Kanak et Tahitiens étaient regroupés au sein du Bataillon mixte du Pacifique. Beaucoup ne sont pas revenus. 
 
Le monument aux morts de la tribu de Nekliai à Poya.
 

Huit jours de fête

Ceux qui ont pu revoir le pays ont marqué la mémoire de leur sacrifice d'une façon qui n'est plus celle d'aujourd'hui. «Les premières célébrations ont été des moments de grande joie, et des moments de fête», relate Sylvette Boubin-Boyer, docteure en histoire contemporaine et retraitée de l’enseignement. «Pendant huit jours environ, il y avait des courses de chevaux, des courses cyclistes, des repas, des tombolas... Un tas de jeux comme ça, qui permettaient de récupérer de l'argent et d'aider les familles.»
 

Sous l'indigénat

L’idée était de permettre aux anciens soldats de se retrouver. Mais les Mélanésiens se trouvaient encore sous le régime de l’indigénat. «La liberté de circuler n'était pas possible, rappelle l'historienne. Mais les anciens tirailleurs avaient l'autorisation, pendant cette période-là. Et même parfois l'obligation, puisqu'on venait les chercher en bateau jusque chez eux, pour les amener aux fêtes de la Victoire.» 
 
Monument aux morts de Bir-Hakeim.
 

Plutôt en classe

Pour Sylvette Boubin-Boyer, deux visions subsistent encore aujourd’hui autour du 11-Novembre. La première, largement écornée, est celle des enfants égrénant la liste des soldats tombés au combat. Aspect qui a largement disparu. Ce qui reste, c’est ce qui est étudié en classe.
 

Officiel

En ce 11-Novembre 2019, on va commémorer les disparus. Les corps de nombreux soldats tombés ne sont jamais revenus. Ce qui était autrefois un moment de communion entre les familles a laissé la place à la réunion des autorités militaires, civiles et souvent religieuses autour des monuments aux morts, dans toutes les communes de Calédonie.

Un sujet de Steeven Gnipate :

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