SANTÉ. La clinique Kuindo-Magnin contrainte de reporter ses interventions en bloc opératoire en raison du manque d'infirmiers

La clinique Kuindo-Magnin se cherche un nouveau modèle économique pour sortir de la crise.
Après la fermeture de 60 lits sur 200 début février, la clinique Kuindo-Magnin prévient de "possibles" retards voire reports d'interventions programmées. En cause : un effectif sous tension d'infirmiers de bloc opératoire, une profession spécialisée de soignants pourtant essentielle.

"On ferme des lits parce qu'on manque d'infirmiers en soins généraux. On ferme des salles de bloc parce qu'on n'a pas d'infirmiers de bloc opératoire." C'est le constat inquiétant dressé par Céline Monnier, directrice des soins de la clinique Kuindo-Magnin.

Face au manque de personnel paramédical, la clinique n'a d'autre choix que de retarder ou de reporter les interventions en bloc. Mais la directrice prévient, ces changements de programmation peuvent arriver "au dernier moment, en fonction des effectifs" présents.

Flux tendu

Lorsque les 25 infirmiers de bloc opératoire (appelés aussi ibo) sont présents, la clinique peut ouvrir six à sept blocs. Mais il faudrait 32 ibo pour assurer "un fonctionnement normal".

"Le bloc opératoire, c'est le service le plus sensible. On est vraiment à flux tendu. On aimerait avoir huit salles d'ouvertes mais aujourd'hui, on n'en a plus la capacité", déplore Céline Monnier.

Des fermetures de salles de bloc au dernier moment qui s'explique par des effectifs à peine suffisants. "On anticipe une semaine à l'avance la programmation du bloc pour les six ou sept salles. Mais si le matin il y a des arrêts maladie, on n'a pas la possibilité de les remplacer. On ne peut pas les remplacer par des infirmiers en soins généraux parce qu'ils ont vraiment des compétences spécifiques."

Une profession recherchée

La clinique accuse un déficit de sept de ces infirmiers spécialisés, une denrée rare sur le Caillou et dans l'Hexagone, selon la directrice.

Ils peuvent pratiquer des interventions chirurgicales, des endoscopies ou des actes techniques invasifs. Ces compétences requièrent une formation complémentaire à l'issue des trois ans d'études d'infirmier en soins généraux.

Sous tension depuis mai

La situation s'est aggravée depuis les évènements de mai et le départ du pays d'infirmiers de bloc opératoire. Début 2024, Kuindo-Magnin "fonctionnait sur neuf à dix salles." Avant de connaître progressivement des tensions avant le mois de mai et de réduire à huit blocs, puis six actuellement.

"Cela a un impact sur l'activité des chirurgiens, qu'on est obligé de réduire." Et, en premier lieu, sur la santé des Calédoniens, "certains examens devant être repoussés."

"Recruter à l'extérieur"

En revanche, la clinique tient à rassurer les patients et leur famille. "On n'a pas du tout perdu de professions médicales, on a nos chirurgiens, nos anesthésistes."

"On préfère reporter des interventions plutôt que jouer sur la sécurité. On fait le maximum pour trouver des solutions".

Maintenir le personnel présent avec "une politique attractive" et "recruter à l'extérieur, notamment dans l'Hexagone" font partie des pistes de travail de l'établissement.