Football : pourquoi Tahiti et la Nouvelle-Calédonie peuvent-elles participer aux éliminatoires de la Coupe du monde ?

Les joueurs de la Nouvelle-Calédonie posent avant la finale du groupe des éliminatoires de la Coupe du Monde de la FIFA 2026 pour l'Océanie entre la Nouvelle-Zélande et la Nouvelle-Calédonie au stade Eden Park d'Auckland, le 24 mars 2025.
La Nouvelle-Calédonie et Tahiti sont les seuls territoires d’Outre-mer à pouvoir prétendre participer à une Coupe du monde grâce à leur statut particulier à la Fédération française de football. À l’inverse, les autres départements ultramarins n’ont pas cette possibilité, car elles sont pleinement dépendantes de la FFF.

Après sa défaite contre la Nouvelle-Zélande (3 à 0) lundi soir, la Nouvelle-Calédonie peut toujours espérer participer à la prochaine Coupe du monde qui aura lieu en 2026 aux États-Unis, au Mexique et au Canada. Elle doit disputer des barrages contre des équipes éliminées sur d'autres continents. Mais une question se pose, pourquoi Tahiti et la Nouvelle-Calédonie ont pu s’affronter lors des éliminatoires du mondial ?

Bien qu’étant français, les deux territoires d’Outre-mer disposent de leur propre fédération à la Fédération Internationale de Football Association (FIFA). Les Calédoniens sont affiliés à la FIFA depuis 2004 et Tahiti depuis 1990. Dans l'article 11 de son règlement, la FIFA explique qu"avec l’autorisation de l’association membre du pays dont elle dépend, une association d’une région n’ayant pas encore obtenu l’indépendance peut également demander l’admission à la FIFA".

Considérés comme membres associés de la Fédération française de football depuis 2024, les deux archipels sont autonomes administrativement en matière de sport et ne dépendent pas pleinement de la FFF, à l’inverse de la Guadeloupe, la Guyane, la Martinique et La Réunion ou encore Mayotte, qui elles, y sont rattachées directement. Cette autonomie leur donne donc le droit de s’engager dans les compétitions internationales de la FIFA, mais aussi à la coupe d’Océanie et leurs clubs peuvent participer à la Coupe de France. On se rappelle encore l’exploit de l’AS Dragon en novembre dernier, qui avait sorti aux tirs au but les jours de l’US Avranches, pensionnaires de national 2.

Le cas de la Nouvelle-Calédonie et de Tahiti n’est pas isolé, c’est un peu le même schéma qui se dessine pour l’Angleterre, l’Écosse, l’Irlande du Nord et le Pays-de-Galles, qui appartiennent tous au Royaume-Uni, mais ont tous leur propre sélection.

Quid des autres territoires d’Outre-mer ?

La situation de Tahiti et de la Nouvelle-Calédonie peut interpeller et ouvre notamment le débat pour les sélections des autres départements d’Outre-mer. Mais étant placés directement sous la bannière de la Fédération française de football, La Réunion ou encore la Guadeloupe ne peuvent pas prendre part aux compétitions de la FIFA. Néanmoins, la Martinique, la Guadeloupe et la Guyane peuvent participer à des épreuves continentales comme la Gold Cup car elles sont des membres associés de la Concacaf (Confédération de football d'Amérique du Nord, d'Amérique centrale et des Caraïbes).

Avec l’élargissement du nombre de qualifiés pour la prochaine Coupe du monde, passant de 32 à 48, la FIFA offre la possibilité à des équipes n’ayant jamais participé à cette compétition planétaire le droit de rêver. Classée 152e nation au classement FIFA, la route s’annonce compliquée pour les Calédoniens pour atteindre leur première participation à un mondial. Mais à cœur vaillant rien d’impossible, les joueurs du Caillou peuvent espérer. Et pourquoi pas une affiche contre les Bleus lors de la Coupe du monde ? Dans les textes, rien ne leur interdit d’affronter l’équipe de France.