1ère guerre mondiale : la Nouvelle-Zélande rend hommage à un soldat des Îles Cook envoyé en France

Ce timbre sera mis en circulation le 6 avril en Nouvelle-Zélande. (Photo : stamps.nzpost.co.nz)
Courage et engagement : ce sont les deux mots choisis par la poste néo-zélandaise pour son nouveau timbre, qui rend hommage aux tunneliers maoris de la première guerre mondiale. Parmi ces soldats venus aider les Alliés à l'autre bout du monde, il y a Solomon Isaac, des Îles Cook. 

Hommage

Son visage s'apprête à être connu de tous les Néo-Zélandais. Solomon Isaac, originaire d'Aitutaki, aux Îles Cook, vivait à Auckland, en Nouvelle-Zélande, lorsque la première guerre mondiale a éclaté. À l'âge de 19 ans, il décide de s'engager et rejoint le bataillon maori. Il est alors envoyé dans le nord de la France, à Arras.

La poste néo-zélandaise a décidé de lui rendre hommage, au grand bonheur de son petit-fils, Isaac Solomona :
 
« Quand l'expert de la poste néo-zélandaise m'a contacté pour me demander si notre famille serait d'accord pour qu'ils utilisent l'histoire de notre grand-père pour leur programme de commémoration du centenaire de la première guerre mondiale, je lui ai dit : c'est un privilège, c'est un honneur, et je suis heureux de donner mon accord, au nom de ma famille, pour que cela se fasse et que je vous aide à écrire son histoire. »
 
Ce travail lui a permis de découvrir cette histoire. Car jusqu'à l'an passé, Isaac Solomona ne savait pas grand-chose sur son grand-père :
 
« Il y avait une photo de lui dans notre maison d'Aitutaki, c'est tout. Mais depuis, j'ai beaucoup appris sur lui. Je pense que mon père n'a pas eu la chance de connaître son histoire ; il n'était âgé que d'un mois quand son père est mort et il a été élevé par sa grand-mère maternelle. Il n'était même pas au courant des tunnels d'Arras. Grâce à l'édition de ce timbre, je peux être fier de ce que mon grand-père a accompli. »
 

Courage 

Avec deux autres îliens des Cook et les soldats maoris de Nouvelle-Zélande, Solomon Isaac a creusé des kilomètres de tunnels sous la ville d'Arras. L'idée était de profiter du sol calcaire de la région pour atteindre les tranchées ennemies par surprise. Au prix de semaines d'efforts, ces soldats du bataillon maori ont réussi à construire un système sous-terrain capable d'abriter 24 000 hommes, avec un centre médical, des cuisines, des douches… Il y avait l'électricité et l'eau courante. 
 
Solomon Isaac a pris soin de graver son nom sur la paroi de l'un de ces tunnels et le rêve de son petit-fils, aujourd'hui, est de retrouver cette signature :
 
« Depuis le début, j'ai fait savoir que j'aimerais beaucoup pouvoir toucher de mes mains sa signature. Pour moi, ce serait comme lui serrer la main. »
 
Son vœu devrait être exaucé : la poste néo-zélandaise lui paiera le voyage en France l'année prochaine, pour le centenaire de la bataille d'Arras.