C'est la première visite de Victorin Lurel en Nouvelle-Calédonie. Pendant trois jours le ministre des Outre-Mer devra notamment établir un ordre du jour du prochain Comité des Signataires dans un contexte politique particulièrement instable.
L'Etat arbitre?
L' Etat impartial, c'est le credo défendu par Victorin Lurel mais après sa petite phrase sur le nom du pays, la " Nouvelle-Calédonie-Kanaky" qui avait provoqué de vives réactions dans le milieu non indépendantiste, le ministre des Outre-Mer aura du mal à convaincre que l'Etat joue l'arbitre et rien de plus dans le processus Accord de Nouméa. Sans compter que juste après la polémique sur sa proposition de nom de pays , Victorin Lurel n' a pas hésité à critiquer " la Nouvelle-Calédonie dans la France" de Nicolas Sarkozy, très populaire en Nouvelle-Calédonie...
En plus par tradition, le FLNKS attend toujours plus d'actions en sa faveur de la part d'un gouvernement socialiste.
La première déclaration de Victorin Lurel en Nouvelle-Calédonie, des propos recueillis par Jean-Paul Treuil de Radio NC 1ère.
première déclaration Lurel
Le camp " Loyaliste " divisé
Plus que jamais les divisions agitent le monde politique calédonien, le Rassemblement-UMP qui n'avait vraiment pas besoin de se retrouver à la Une de l'actualité nationale avec l'affaire des voix oubliées, a beaucoup de mal à faire bonne figure pour donner l'impression que l'unité du parti est toujours une réalité.
Le face à face entre Pierre Frogier et Gael Yanno s'affirme de plus en plus et leurs déclarations discordantes font planer un climat plus que propice, pour alimenter les revendications de Calédonie Ensemble.
Fort de sa victoire aux élections législatives,le parti de Philippe Gomès a jeté un pavé dans la mare, avec l'annonce du dépôt d'une motion de censure au congrès de Nouvelle-Calédonie, faire chuter le gouvernement est l'objectif affiché, mais Calédonie Ensemble veut aussi et surtout mettre le Rassemblement-UMP dos au mur...
FLNKS : toujours de profondes divergences
Dans les rangs indépendantistes, moins de bruit mais l'unité n'est qu'apparence...
Même si la disparition lente mais certaine de l'alliance entre l'Union Calédonienne et le Rassemblement-UMP permet de revenir aux revendications d'antan et de rapprocher quelque peu le Palika et l'UC, les rancoeurs et les divergences de vue sont toujours très tenaces.
Les déclarations post-Comité Stratégique Industriel qui s'est réuni mercredi à Nouméa, illustrent d'ailleurs parfaitement le climat qui règne entre les différentes composantes indépendantistes.
En effet, lorsque Gilbert Tyuiénon, l' un des leaders de l'Union Calédonienne déclare ceci " il faut impérativement cesser les exportations de minerai de nickel", il faut être sourd pour ne pas entendre que c'est clairement une flêche lancée droit dans le coeur de la SMSP d'André Dang, proche de la province nord dirigée par le Palika de Paul Néaoutyine...
Et en Nouvelle-Calédonie lorsqu'on est pas d'accord sur le nickel, on n'est d'accord sur rien...
Le Comité des Signataires: la désunion face à l'Etat
Dans un tel contexte, établir un ordre du jour du prochain Comité des Signataires ressemble à un casse tête pour Victorin Lurel.
Programmé le 6 décembre prochain à Paris, pour définir " la sortie de l'Accord de Nouméa " comme l'a déclaré, peut-être un peu prématurement le Président de la République, ce Comité des Signataires est vital pour l'avenir de la Nouvelle-Calédonie.
Divisions et tensions pourraient occulter la mise en oeuvre de l'Accord de Nouméa, ce qui mettrait l'île dans une facheuse situation.
Une unité politique aurait été bien plus profitable pour faire bloc face à l'Etat, en rigueur budgétaire, lors des importantes négociations financières nécessaires notamment pour mettre en oeuvre les transferts de compétences.
Programmé le 6 décembre prochain à Paris, pour définir " la sortie de l'Accord de Nouméa " comme l'a déclaré, peut-être un peu prématurement le Président de la République, ce Comité des Signataires est vital pour l'avenir de la Nouvelle-Calédonie.
Divisions et tensions pourraient occulter la mise en oeuvre de l'Accord de Nouméa, ce qui mettrait l'île dans une facheuse situation.
Une unité politique aurait été bien plus profitable pour faire bloc face à l'Etat, en rigueur budgétaire, lors des importantes négociations financières nécessaires notamment pour mettre en oeuvre les transferts de compétences.
On peut espèrer que la sagesse l'emportera...Nos politiques sont parfois si surprenants...