En septembre, quatre mois après les émeutes, le mari d’Ariana Laigle a perdu son travail. La famille a alors décidé de partir dans l’espoir de retrouver une source de revenus. Mais impossible d’emmener les cinq chiens et les deux chats : “avec cinq enfants, notre voyage nous a coûté 954 000 francs, une grande partie de nos économies.”
La famille aurait dû ajouter environ 150 000 francs pour un chien de petit gabarit, 430 000 pour un chien de grande taille. Le tarif prend en compte le poids de l’animal et les frais de formalités (vétérinaires, douane, transit, etc.) du fret aérien, par lequel les animaux doivent voyager vers et depuis la Nouvelle-Calédonie.
Des gens ne savent pas quoi manger à la fin de la journée. Il y a des priorités, c’est normal, c’est humain.
Tiphaine Martin, bénévole de l’association Les sans voix.
Depuis les violences de mai, les départs du territoire se sont multipliés. Ils sont une des causes de la hausse des abandons d’animaux constatés par les associations. Autre raison : les difficultés financières dans lesquelles la crise a plongé une partie de la population. “Des gens ont tout perdu et ne savent pas quoi manger à la fin de la journée. Dans cette situation, comment voulez-vous donner à manger à vos animaux ? Il y a des priorités, c’est normal, c’est humain, donc on est là”, remarque Tiphaine Martin, bénévole de l’association Les sans voix, en s’occupant de chats trois fois plus nombreux.
Des pensions ont baissé leurs tarifs pour soulager les associations. Ces dernières, dont le financement repose sur des dons et des subventions, sont inquiètes : est-ce que les particuliers et les collectivités vont pouvoir continuer à aider ? Ambre Galleron, présidente de la Bande à Nounou, appelle les élus à réagir. Pour elle, la situation est aussi due à “un manque d’investissement de leur part.”