Motion de défiance contre le directeur des "Nouvelles": des journalistes sous pression, accusés de "malhonnêteté intellectuelle"

Rassemblement de journalistes grévistes devant les locaux des Nouvelles Calédoniennes à Nouméa, en mars 2013, au moment du rachat du titre.
La Société des Journalistes des "Nouvelles Calédoniennes" a adopté une motion de défiance à l' encontre de Philippe Demazel pour dénoncer les pressions exercées sur la rédaction du journal. Depuis le rachat du journal par le groupe Jeandot en mai dernier, sept journalistes ont déposé leur démission.

"Affaire Martin": la goutte d'eau qui a fait déborder le vase

 
Cette motion, qui n’a pas de valeur juridique, vise surtout à dénoncer les pressions dont serait victime la rédaction du quotidien.
La Société des Journalistes des Nouvelles Calédoniennes cite en exemple " l'affaire Martin", suite à la publication de trois articles, le président du gouvernement, Harold Martin aurait demandé des comptes à la direction des Nouvelles.
 Philippe Demazel, le directeur de la publication du groupe Les Nouvelles, serait alors intervenu auprès des journalistes de la rédaction en réclamant la rédaction d'un papier "favorable" sur la situation juridique du président du gouvernement. "Nous sommes accusés de malhonnêteté intellectuelle" explique Charlotte Mannevy, vice-présidente de la SDJ (Société des Journalistes des Nouvelles Calédoniennes), "tout cela parce que nous refusons de servir la soupe à qui que ce soit!". 

 Philippe Demazel affirme qu'il a toujours été très en retrait par rapport à la rédaction mais qu'il reste néanmoins attentif au respect "des bons équilibres politiques". Selon Philippe Demazel, dans "l'affaire Martin", ce n'est pas le fond qui était reproché aux journalistes, mais "les titres parus en Une qui  ne correspondaient pas au contenu des articles développés à l'intérieur du quotidien".
 

Les précisions de Martin Charmasson de Radio NC 1ère.

motion aux Nouvelles


Le départ de sept journalistes de la rédaction

 
Des démissions en chaîne dans les rangs des journalistes ! Et même si c'est un phénomène fréquent dans la presse lors d'un changement d'actionnaires à la tête d'un groupe de médias, le nombre de journalistes concernés, sept au total dont le rédacteur en chef, Xavier Serre, démontre la mauvaise ambiance qui règne au sein du seul quotidien de Nouvelle-Calédonie.
La direction cherche à minimiser l'hémorragie en parlant de "réaction affective" des journalistes après le départ du rédacteur en chef mais le malaise semble être beaucoup plus profond.
 
La SDJ insiste sur le fait qu'elle ne fait pas de procès d'intention au nouveau groupe d'actionnaires qui a racheté les Nouvelles, l'objectif de cette motion de défiance étant au contraire de le solliciter pour réagir face à la gravité de la situation vécue par les journalistes de la rédaction.

Motion de défiance de la Société des Journalistes des Nouvelles-Calédoniennes

Le reportage d'Erik Dufour et de Michel Bouilliez de NC 1ère.