Election du président du congrès de Nouvelle-Calédonie : un fauteuil pour trois, Calédonie Ensemble propose un "accord politique"

C' est  le même scénario qu'en 2012 avec toutefois deux nouveautés de taille: les deux candidats  non indépendantistes ont annoncé qu 'ils ne se retireront pas au troisième tour et Calédonie Ensemble propose un " accord politique" pour éviter l' élection d' un indépendantiste à la tête du congrès.

La désunion du camp des non indépendantistes

 
 
L'opposition entre le Rassemblement-UMP et Calédonie Ensemble, jusque là cantonnée à une guerre des mots, va se matérialiser ce jeudi, lors de la course au fauteuil de président du congrès.
 
Le président sortant Gérard Poadja se positionne comme le représentant légitime du camp non indépendantiste. Calédonie Ensemble considère que cette légitimité a été acquise par les urnes lors des dernières élections législatives qui ont permis d'élire à la députation  Philippe Gomès et Sonia Lagarde, au détriment des candidats du Rassemblement-UMP qui représentaient la Nouvelle-Calédonie à l'Assemblée Nationale depuis de longues années...
Gérard Poadja et son parti estiment donc que la présidence du congrès leur revient de fait et dénoncent avec vigueur la candidature de Simon Loueckhote l'accusant d'être l'outil d'une stratégie qui aurait pour objectif de faire élire le candidat du FLNKS..
 
Soutenu par le Rassemblement-UMP et l' Avenir Ensemble, Simon Loueckhote, le président du LMD (Le Mouvement pour la Diversité) avait obtenu 17 voix contre 12 à Gérard Poadja en 2012.
Malgré ce nombre de voix supérieur, Simon Loueckhote avait retiré sa candidature au troisième tour afin d'empêcher Roch Wamytan et donc le FLNKS d'accéder à la présidence du congrès.
Gérard Poadja avait donc été élu grâce au Rassemblement-UMP et à l'Avenir Ensemble avec 28 voix contre 25 pour Roch Wamytan(le camp non indépendantiste représente 31 voix au congrès mais il y avait eu un vote blanc au cours de scrutin et deux élus avaient voté pour Roch Wamytan).
 
Simon Loueckhote a d' ores et déjà confirmé que cette fois-ci il ne retirera pas sa candidature au troisième tour, en argumentant que la logique républicaine veut que ce soit le candidat ayant obtenu le moins de voix qui se désiste au profit de son adversaire du "même camp".
Forte de son avantage numérique, l'alliance Rassemblement-UMP, Avenir Ensemble et LMD exigent en fait un retour d'ascenseur de Calédonie Ensemble accusée de diviser volontairement le camp non indépendantiste à des fins électoralistes et d' avoir mené une politique partisane durant son année de mandature à la présidence du congrès.
 
Mais la donne chiffrée pourrait bien connaître quelques bouleversements, Silipéléto Muliakaaka, un élu du Rassemblement-UMP, a annoncé officiellement ce lundi qu'il votera pour Gérard Poadja! Elu en province sud et conseiller municipal à Dumbéa a  défendu ce mardi les raisons de son choix lors de la conférence de presse de Calédonie Ensemble.
 
13 c'est donc le score provisoire de Calédonie Ensemble dans le match qui l'oppose à l'alliance du Rassemblement-UMP!
Mais rien n'est joué, sans compter que des candidatures de dernière minute sont aussi possibles...
 

La  proposition de Calédonie Ensemble : " un accord politique global entre non indépendantistes ".



Ce mardi, Calédonie Ensemble a fait une proposition à l' alliance Rassemblement-UMP-Avenir Ensemble-LMD-Didier Leroux malgré les " profondes divergences ".
Cet "accord politique global entre non indépendantistes " permettrait selon le parti de Philippe Gomès de reconduire Gérard Poadja à la présidence du congrès, d' élire une membre de l'alliance Rassemblement-UMP-Avenir Ensemble-LMD-Didier Leroux  à la première vice-présidence du congrès et à la présidence de la commission permanente de l 'institution en déposant des listes communes.

Contacté ce mardi après-midi,le Rassemblement-UMP a pris note de cette proposition et réagira mercredi.
 
 
 

La présidence du congrès: une élection symbolique

 
Spectateur attentif de ce duel, le candidat du FLNKS est dans une position confortable car si le premier scénario se confirme, c 'est à dire aucun accord entre les partis non indépendantiste, il n' aura qu'à patienter jusqu'au troisième tour ce jeudi pour pouvoir s'installer au perchoir. 
 
Une victoire symbolique qui matérialiserait la division du camp non indépendantiste au moment où le FLNKS se vante d'avoir presque réussi l'union sacrée pour les prochaines élections provinciales de 2014.
Même si selon le Palika, de vieux restes d'alliance entre l'Union Calédonienne, le parti de Roch Wamytan, et le Rassemblement-UMP semblent ralentir la définition des candidatures uniques au sein du Front pour les échéances de 2014.
 
L'élection du président du congrès donne une couleur politique symbolique au congrès de Nouvelle-Calédonie, mais le résultat de ce jeudi ne modifiera en rien les prochaines décisions de l'institution dont les votes de lois seront toujours basés sur les résultats des élections provinciales de 2009, un hémicycle où sans alliance aucun parti politique n' a la majorité absolue. 
 
Sans compter que la situation actuelle de la Nouvelle-Calédonie, où règne déjà une large autonomie amplifiée par les récents transferts de compétences, rend la définition des camps indépendantiste et non indépendantiste de plus en plus complexe voir impossible...
 

L' élection du président du congrès du Nouvelle-Calédonie, ce sera en direct sur NC 1ère et sur notre site ce jeudi 8 août, à partir de 9 heures.