C’était le mardi 25 juin, du côté de Saint-Louis, durant une période de violences soutenues dans cette partie du Mont-Dore.
Tirs sur des gendarmes mobiles
Ce jour-là, d’après le procureur de la République, "plusieurs individus armés de fusils de chasse tiraient, à plusieurs reprises, en direction des forces de l’ordre et de leurs véhicules". Début septembre, une information judiciaire a été ouverte pour tentative de meurtre sur des gendarmes, en l'occurrence des mobiles. Et cette semaine, un homme de 36 ans, déféré mardi 17 décembre, a été mis en examen à ce sujet, une fois sa garde à vue terminée.
Selon le procureur Yves Dupas, cet habitant de Touho "a reconnu avoir tiré à deux reprises, le 25 juin, en direction des véhicules blindés de la gendarmerie". Il a été placé en détention provisoire au Camp-Est. Tout comme l'ont déjà été deux autres personnes mises en examen dans ce dossier, c'était courant septembre.
Car-jackings à répétition
À l’époque de ces faits, les car-jackings se multipliaient, sur la commune, dans le sillage des émeutes. Des vols de véhicule avec violence pour lesquels deux jeunes adultes doivent être jugés vendredi 20 décembre, en comparution immédiate. Toujours d'après le communiqué diffusé par le parquet ce mercredi soir, l’un est âgé de dix-huit ans et domicilié à Nouméa. Le second a dix-neuf ans et habite la tribu de Saint Louis. Tous deux ont été déférés mardi 17 décembre.
L’enquête menée par la brigade de recherches de Nouméa, explique Yves Dupas, "a permis d’élucider huit faits de car-jackings commis au Mont Dore entre le 27 mai et le 7 juillet". "Par ailleurs, ajoute le procureur, "l’un des auteurs présumés a reconnu sa participation à la destruction par incendie d’un véhicule volé, ainsi que le recel d’un téléphone portable qu’il savait provenir d’un vol de véhicule commis avec violence le 5 octobre, sur la RP1". Les deux jeunes hommes ont été placés en détention provisoire.
Agression d'une motarde
La troisième affaire abordée est aussi sensible, aux yeux de l'opinion publique : c'est l'agression en réunion d'une motarde le mardi 9 avril, en fin d'après-midi. Avant les émeutes mais déjà dans un contexte de tensions, lors d'une mobilisation contre le pacte nickel. L'un des auteurs présumés a été présenté au juge d'instruction le 8 décembre, annonce Yves Dupas. Âgé de 20 ans, cet habitant de Saint-Louis a reconnu "sa participation aux faits reprochés". Il a été mis en examen pour vol avec violence ayant entraîné une incapacité totale de travail de dix jours, et placé en détention provisoire.
Un tronçon toujours fermé de nuit
Quatre personnes sont désormais mises en examen dans cette procédure elle aussi diligentée par la brigade de recherches de Nouméa. Pour rappel, cet après-midi-là, une Mondorienne se rendait à Nouméa en moto. "Elle [s'est retrouvée] bloquée sur la RP1, au niveau de la tribu de Saint-Louis, avec un attroupement sur la voie publique persistant depuis la matinée, décrit le procureur. A un moment, un groupe d’une quinzaine d’individus, cagoulés et porteurs de rondins, [a entravé] son passage. L’un des mis en cause [l'a déséquilibrée] tandis qu’un autre lui [a donné] un coup au niveau du casque".
Et d'ajouter : "La victime [a reçu] d’autres coups pendant qu’un auteur dérobait sa motocyclette, en prenant la direction de la tribu. À l’issue de son examen médical par un médecin-légiste", elle présentait des lésions justifiant cette ITT de dix jours, "associée à un traumatisme psychologique conséquent". Autant de dossiers liés à une portion de route qui est toujours jugée assez problématique, sept mois après les émeutes, pour justifier l'interdiction d'y circuler entre 19 heures et 6 heures du matin.