Un plan sur 5 ans pour lutter contre l'insécurité routière

Alors que 36 personnes ont déjà perdu la vie sur les routes calédoniennes depuis le début de l'année, le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie lance un plan sur cinq ans pour lutter contre l'insécurité routière. Avec un objectif concret: réduire de moitié le nombre de morts sur nos routes.
Voilà au moins un sujet fondamental de société qui n'est pas pollué par les campagnes électorales en cours. Le plan de lutte , sur 5 ans, contre l'insécurité routière a été adopté vendredi par le Congrès de la Nouvelle-Calédonie. Il y avait urgence: même si les chiffres de mortalité routière ont baissé en 2013, ils restent très nettement supérieurs, rapportés au nombre d'accidents par habitant, à ceux des autres collectivités. Et puis, cela a un coût! Humain bien sûr et avant tout mais aussi financier: 9,26 milliards CFP sur les onze premiers mois de cette année!
Les causes de ces accidents mortels sont connues: l'alcool au volant dans 59 % des cas, la vitesse excessive mais aussi le non port de la ceinture de sécurité ou encore - et il ne faut pas l'oublier! - l'absence de permis de conduire et donc de formation initiale minimale à la conduite.
Un plan qui se décompose en deux volets principaux: la prévention et la répression.

Favoriser l'accès au permis et rendre intelligible l'enseignement du code de la route

Pour la prévention, il s'agit de revoir l'enseignement - un peu désuet et sans doute pas assez adapté aux réalités calédoniennes, du code de la route. Et rendre plus facile l'accès au permis de conduire qui - comme les assurances nouveau conducteur- coûte beaucoup trop cher! Le plan prévoit aussi une sensibilisation accrue dès l'école à la sécurité routière.

Améliorer l'état du parc de véhicule et revoir les limites de vitesse

Aujourd'hui, les contrôles techniques ne vont pas assez loin. L'objectif du plan d'action contre l'insécurité routière est de rendre ces contrôles plus systématiques et surtout plus contraignants, notamment pour les transports publics et les poids lourds. Parmi les mesures annoncées, la généralisation des équipements de prévention sur les véhicules professionnels: généralisation des éthylotests anti-démarrage ou encore, sur les camions, des chrono-tachygraphes ou "mouchards" qui enregistrent la vitesse et le comportement des chauffeurs ainsi que leur temps de travail; une mesure qui était très attendue en Nouvelle-Calédonie. 
Les limites de vitesse seront également revues et adaptées - dans les deux sens d'ailleurs - selon la réalité du terrain. On pourrait suggérer aussi aux autorités de commencer à reboucher les trous sur des portions de routes régulièrement transformées en champs de bataille après les pluies mais...qui restent en l'état des jours durant!

La répression

Ce sera sans doute le volet le plus spectaculaire puisqu'il s'agit de durcir la réglementation en vigueur et d'augmenter les moyens de contrôle sur les routes ( exemple: dépistage de stupéfiants chez le conducteur).
Le plan prévoit une extension des textes répressifs hexagonaux, une amélioration de la réglementation locale , le développement de la lutte contre les stupéfiants au volant au moyen de dépistages salivaires.
On retiendra aussi l'instauration du principe du « propriétaire payeur » qui prévoit que le propriétaire, quoiqu'il arrive, règle toute infraction, notamment les dépassements de vitesse. A lui de récupérer la somme auprès du conducteur à qui il avait prêté son véhicule.... Une mesure qui devrait pousser les propriétaires à plus de prudence avant de confier leurs voitures....
Enfin, le plan quinquennal gouvernemental, adopté vendredi, par le Congrès prévoit un durcissement de la réglementation de transport de personnes, de marchandises et de matières dangereuses. L'actualité récente a montré qu'il y avait de graves lacunes en la matière.

Reste maintenant à financer toutes ces mesures. Mais le coût humain et financier faramineux des accidents de la route en Nouvelle-Calédonie mérite, à l'évidence, ces dépenses à venir.