Radiations des listes électorales: vers un apaisement de la crise politique en Nouvelle-Calédonie?

Au premier jour de l'examen par les commissions administratives spéciales des listes d'électeurs de Nouvelle-Calédonie, les magistrats et les représentants de l'Etat se seraient opposés à toute radiation, sans preuve manifeste de l'absence d'un électeur sur le territoire en 1998.
Les douze magistrats désignés par la Cour de cassation, venus spécialement de l'Hexagone, président ces commissions chargées de la révision des listes électorales des 263 bureaux de vote de Nouvelle- Calédonie.
Les commissions sont également composées d’un représentant du haut-commissariat, le maire ou son représentant et deux électeurs de la commune désignés par le haussariat sur proposition des partis politiques et après validation du gouvernement de Nouvelle-Calédonie.
 
Ces membres doivent prendre la décision d’inscrire ou de radier les électeurs et notamment d’étudier les 6720 demandes de radiation déposées par le FLNKS. 
 
Pour l’heure, il semblerait que les commissions spéciales administratives aient adopté la démarche suivante: opposition à toute radiation en l'absence de preuve.
 
Une attitude qui semble satisfaire le camp non indépendantiste comme l'explique Thierry Santa du Rassemblement-UMP:"on a effectivement des retours de nos représentants qui pour l’instant nous satisfont, puisque en l’occurrence, il s’avère qu’au sein des commissions dès lors que le FLNKS dépose un recours,il n’est pas donné suite à celui-ci puisque les différentes personnes présentes au sein de ces commissions considèrent majoritairement que le FLNKS n’apporte pas suffisamment de preuve..le simple fait de ne pas être inscrit sur la liste électorale de 1998 n’est  donc pas un argument suffisant pour justifier de leur absence et c’est bien ce qui semble être retenu aujourd’hui par les différentes commissions qui se réunissent".
 
Selon cette logique juridique, qui sera visiblement appliquée au cours de toutes les séances de travail des commissions administratives spéciales, le FLNKS va donc devoir multiplier les recours devant la justice, en essayant pour chaque cas d'apporter la preuve de l'absence de l' électeur concerné sur le sol calédonien en 1998.
Une mission difficile voir techniquement impossible pour les 6720 cas relevés par le FLNKS, mais les indépendantistes semblent avoir décidé d'aller jusqu'au bout de la procédure comme le précise Gérard Reignier du FLNKS à l'issue des premières réunions des commissions administratives spéciales: " Nous sommes dans une situation de statu quo, c'est la justice qui va devoir parler, donc ce sont certainement des recours qui s’annoncent pour pouvoir éclaircir les choses ..L'Etat dispose pourtant des moyens nécessaires avec les contrôles d"immigration effectués à Tontouta..Les Accords de Matignon et de Nouméa doivent être appliqués, nous allons donc faire valoir le droit, il faut aller jusqu’au bout".