Après l'annonce de sa réorganisation interne, la Fédération calédonienne de football lève les suspensions de plusieurs de ses détracteurs de longue date. Elle veut aussi promouvoir un message de fair-play.
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Edmond Bowen privé de ses responsabilités de président, la FCF peut enfin se relever. Elle a d'abord suivi les recommandations de la FIFA en créant le poste de secrétaire général, un rôle confié à une personnalité neutre dans le monde du ballon rond calédonien: Nicolas Guillemard, directeur de l'enseignement en province nord ces quatre dernières années. Il restait à apaiser les tensions internes, persistantes depuis trois ans.
Jules Hmeun, président par intérim de la FCF est passé à l'action ce jeudi après-midi. Il a choisi de lever les suspensions prononcées contre plusieurs représentants du Collectif pour la défense des intérêts et du développement technique du football. Gilles Tavergeux, Eric Michalak, et Guy Bessières peuvent à nouveau demander une licence. Raymond Edo de l'OMS Païta et Paul Qaeze, du FC Gaïtcha, seront également graciés, après validation de la commission d'éthique.
C'est un grand pas en avant, au regard de l'âpreté de la bataille qui a opposé ces hommes à Edmond Bowen. Le collectif est à l'origine de l'enquête judiciaire qui a conduit à la mise à l'écart du président.
La hache de guerre toutefois n'est pas encore enterrée.
Le district clandestin qui s'est crée à Lifou doit accepter sa dissolution, ardemment souhaitée. Il faudra convaincre l'assemblée fédérale du comité provincial nord de ne pas demander la démission de Jules Hmeun. Enfin dernier obstacle : persuader Jacques Zimako, le vice-président rangé au placard, de jouer la carte de l'apaisement. Ce qui n'est pas gagné. A moins que son recours auprès du tribunal arbitral du sport lui permette de retrouver sa fonction.
En tout cas, la démarche de Jules Hmeun ne peut être que saluée. Tout comme sa volonté de sanctionner les incidents qui se sont produits récemment sur les terrains contre des arbitres ou des encadrants.
Olivier Dokunengo est le secrétaire général adjoint de la Fédération calédonienne de football. Dans cette interview, il revient sur l'esprit de la décision du Conseil fédéral au sujet des opposants d'Edmond Bowen et sur la volonté de mettre en ouvre le 4e volet du projet GOAL de la FIFA.
La FCF a décidé de lever les suspensions provisoires de huit dirigeants de clubs qui contestaient la gestion sportive et financière du président Edmond Bowen. Pourquoi ce choix à un an de la fin du mandat de l’actuelle équipe dirigeante ?
O.D : Il s’agit de pouvoir rassembler toutes ces personnes, ces dirigeants, ces bénévoles qui oeuvrent depuis plusieurs années pour le football calédonien.
A un moment donné, le conseil fédéral a revu sa position sur ces personnes-là qui se trouvaient dans l’opposition, mais qui ont aussi été sur la liste élue à la tête de la fédération. Cette décision que nous avons prise s’inscrit dans l’intérêt supérieur du football, en pensant à tous ces jeunes, ces féminines, ces personnes qui s’impliquent gratuitement dans les clubs. Il faut mettre ces histoires de conflit de côté. On doit avancer main dans la main. L’objectif c’est de faire progresser notre sport et de le préparer aux défis qui l’attendent dans la région, mais aussi au niveau international.
La réconciliation est engagé, mais désormais c’est un autre dossier qui vous tient à cœur : la finalisation du projet goal 4. Comment se fait-il que le centre technique de Païta ne soit toujours pas utilisé ?
O.D : Le projet goal, c’est un programme de la FIFA dédié à l’ensemble des associations membres pour qu’elles puissent se doter d’un centre technique de football. La FIFA accorde des subventions à chaque étape de la construction de la structure. La FCF en est à sa tranche 4. Il s’agit de mettre en place des bâtiments d’hébergements mais aussi un centre administratif. Nous avons reçu une enveloppe de 460 000 dollars US, soit environ 43 millions de CFP. Seulement, ne serait-ce que pour l’éclairage des deux terrains déjà construits, des entreprises nous demandent 80 millions de CFP. L’argent de la FIFA ne suffit pas. Nous devons trouver d’autres partenaires pour mener "Goal 4 " à terme. D’autant que ce centre profitera à l’ensemble du football calédonien : arbitres, joueurs, entraîneurs.