De la prison ferme requise pour les responsables de la colonie de vacances

Le tribunal de Koné a jugé ce mercredi les responsables d'une colonie de vacances pour homicide involontaire. Un garçon de 7 ans avait été retrouvé noyé au bord de la Fatanawé (Voh) alors que la baignade était interdite, faute de maître-nageur.
Il a fallu attendre la mort d'un petit garçon pour mettre en route les règles et procédures de sécurité et d'accueil des enfants en colonie de vacances! C'est la teneur d'un débat de trois heures au Tribunal de Koné ce mercredi matin.
Au cours de sa plaidoirie, Maître Lentignac, pour la partie civile, a énuméré la série de manquements aux règles administratives et de sécurité qui ont conduit à la noyade d’un enfant de 7 ans dans une rivière de Voh en janvier 2012.
 
Cette après-midi du 17 janvier, une chasse au trésor est organisée sur les bords de cet affluent de la Témala. Il fait chaud, les 22 enfants sont excités, ils veulent se baigner. Pour les encadrer, deux adultes, une animatrice et un prestataire de services. Aucun n’est titulaire du diplôme de surveillant de baignade!
 
Pour calmer la petite troupe, l’autorisation d’aller à l’eau est accordée. Et c’est en sortant du creek que la disparition du petit Maurice est constatée au bout de 45 minutes. L’alerte est donnée, on finit par découvrir le petit corps au fond de l’eau, les sauveteurs ne réussissent pas à le ramener à la vie. 
 
La Direction Territoriale de la Jeunesse et des Sports n’avait pas autorisé la baignade faute d’animateur diplômé. Autre mise en garde, celle du chargé de mission à la Mairie de Voh, qui avait signalé que l’autorité traditionnelle avait donné son accord mais pour un autre site!
 
Dans cette affaire, la responsabilité du Directeur de centre de vacances et de l’animatrice chargée du groupe est clairement établie. Mais ni l’Afocal, ni la Mairie, ni la Province Nord, ni le Territoire n’ont été cités à comparaître.
 
Le Ministère public a requis huit mois de prison ferme pour Sophie Catchélo, l’animatrice et dix-huit mois avec sursis pour Patrick Boumé, le directeur de la colonie. 
 
Le Tribunal de Koné rendra sa décision au le 1er octobre prochain.