Le crâne du grand chef Ataï et celui de son devin sont donc arrivés, dans la nuit de mardi à mercredi en Nouvelle-Calédonie. Les reliques ont aussitôt été transportées à la tribu de Petit Couli à Saraméa pour une cérémonie de deuil, en présence de coutumiers venus de tout le pays.
C'est bien sûr le clan des oncles maternels d’Ataï , celui des Warémoin, qui a été le premier à présenter sa coutume, ce mercredi, devant les reliques du grand chef Ataï et de son devin ou sorcier. Un clan issu de la vallée d'Amboa, là même où est tombé Ataï, dont la mort par décapitation devait signer la fin de la grande révolte kanak de 1878. Un clan dont les membres se sont ensuite réfugiés à Canala. Autour des reliques, les coutumiers venant des 8 aires du pays, venus honorer la mémoire de celui qui fut à l'origine de l'insurrection de 1878. Pas - ou très peu- de politiques mais des hommes venus des quatre coins du pays pour rappeler la dimension historique de ces deux personnages de l'histoire de la Nouvelle-Calédonie et pour souligner la valeur symbolique forte de leur retour au pays. Pour le président du comité organisateur, Eric Ataï, dont le clan a été déplacé à Kaala Gomen après l’insurrection, ce retour va permettre la réconciliation entre les différents clans ayant participé à l'insurrection - ou lutté contre aux côtés du pouvoir de l'époque - de discuter et de se réconcilier. L'année de deuil qui s'est ouverte aujourd'hui devrait y contribuer. C'est l'objectif que se sont assignés tous ceux qui ont oeuvré, de près ou de loin, à ce retour attendu depuis 136 ans.
Je vous propose de regarder, ci-dessous, le reportage, réalisé à Saraméa dans la tribu de Petit Couli, par Brigitte Whaap et Nicolas Fasquel: