La Ligue des Droits de l'Homme s'inquiète de la santé des détenus calédoniens

Dans un communiqué, la Ligue des Droits de l'Homme de Nouvelle-Calédonie interpelle autorités et administrations sur la situation sanitaire et sociale des détenus du Camp-Est, jugée "alarmante". 
La Ligue des Droits de l’Homme de Nouvelle-Calédonie (LDH-NC) tire la sonnette d’alarme face à la « situation sanitaire et sociale critique » des détenus du Centre Pénitentiaire de Nouméa, communément appelé le Camp-Est. 
 
A titre d’exemple, la Ligue attire l’attention sur le dernier incident en date : fin novembre, les traitements médicamenteux n’ont pu être administrés aux détenus pendant deux jours, « alors que certains présentent des pathologies somatiques ou psychiatriques graves », nécessitant une prise de soins. « Actuellement, leur accès aux soins est remis en question par une réduction drastique des moyens humains alloués à une équipe soignante déjà largement sous-dotée », souligne le communiqué. 
 
Au niveau administratif, dès leur arrivée en prison, les détenus calédoniens perdent leur couverture sociale. Leurs dépenses de santé relèvent ensuite de l’Administration pénitentiaire, mais « le manque de moyens actuels de cette administration crée une véritable rupture d’égalité dans l’accès à la santé ». D’après la Ligue, L’Etat aurait en effet contracté une dette importante à l’encontre des structures hospitalières du territoire, qui se chargent d’assurer les soins en détention. 
 
En métropole, pour remédier aux critiques concernant la médecine pénitentiaire, souvent décriée, une loi avait été votée en 1994. Celle-ci a instauré l’affiliation des détenus, dès leur incarcération, au régime général de la Sécurité sociale, et transfère au service public hospitalier la prise en charge sanitaire des détenus. Mais cette loi ne s’applique pas en Nouvelle-Calédonie, où la santé des détenus relève toujours de l’Administration pénitentiaire.  
 
La Ligue interpelle l’Etat, mais aussi le Gouvernement de Nouvelle-Calédonie, l’Administration pénitentiaire et les hôpitaux publics à assumer leur responsabilités et devoirs envers la population carcérale calédonienne. Pour la Ligue, cette prise en charge est non seulement une mission de santé, mais « constitue également la garantie d’une société apaisée ».