6 jours après, que faut-il retenir de l’incident de Vavouto ? Hier mardi, les principaux faits techniques ont été exposés aux représentants du personnel lors d’un comité d’hygiène de sécurité exceptionnel. KNS qui affirme vouloir être la plus transparente possible.
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Pour comprendre cette fuite, il faut d'abord expliquer que l’usine métallurgique est équipée de deux fours identiques, mais au fonctionnement indépendant. Ils fusionnent la matière pour séparer la scorie et le métal. A leurs extrémités, des trous de coulée acheminent le ferronickel vers la zone d’affinage.
C’est au niveau d’un trou de coulée sur le four n°1 qu’une maintenance a été opérée entre le 5 et le 17 décembre dernier. Elle a laissé un point de faiblesse qui serait la cause de la fuite. C'est en tout cas la principale hypothèse. Le métal en fusion a pénétré dans un interstice situé dans les parois du four faites de briques. 500 tonnes de ferronickel se sont déversés en contrebas dans une zone prévue à cet effet.
L’incident a débuté vers 6h30 vendredi dernier. Il a duré trois heures. L’évacuation de la trentaine de personnels a été rapidement déclenchée. Sa durée ? 30 à 40 minutes. Deux personnes ont été orientées vers l’infirmerie, sans séquelles physiques.
Le président de KNS Peter Hancock l’a rappelé hier : "les fuites arrivent dans d’autres usines". A Vavouto, les deux fours ont déjà fait l’objet de 18 interventions de maintenance depuis leur mise en service a t'il confié. Mais avec le recul de l'incident, le Soenc Nickel KNS s’interroge. La conception du four est-elle bonne ? Ou est-ce un problème d’utilisation, de consignes techniques ? L’enquête détaillée des experts devra répondre à ces questions.
L’industriel compte faire intervenir des entreprises spécialisées pour la récupération du métal et le nettoyage du four n°1. Elles viendront sans doute de l’extérieur du territoire. Le métal coulé au sol pourra être revendu. C'est une certitude selon Peter Hancock.
Pour la partie mécanique à réparer au niveau des réfractaires (les briques), la sous-traitance locale sera utilisée. Des travaux qui s’annoncent délicats. Si seule une partie du four a été endommagée, il faudra s’assurer que la reconstruction ne soit pas préjudiciable à la qualité globale de fusion du four n°1.
Sur le plan humain, six salariés, choqués par l’incident, vont profiter d’une cellule d’aide psychologique dès ce mercredi à Koné. Une enquête formelle sur l’efficacité de la cellule de crise doit également être présentée en CHSCT. Objectif : rassurer le personnel et reprendre la production du four n°2, qui avait été mis en veille, dans des conditions de sécurité optimale.