Le tapa, un objet coutumier, à redécouvrir à Ponérihouen

Exposition de tapas à la mairie de Ponérihouen
La mairie de Ponérihouen, en Nouvelle-Calédonie, accueille durant tout le mois une exposition de tapas, des objets utilisés autrefois dans la coutume, et qui menacent aujourd'hui de tomber dans l'oubli.
Durant tout le mois d'août, la mairie de Ponérihouen accueille une exposition de tapas. Ponérihouen est la première commune à accueillir ces objets, qui viennent de Canala, et ont été réalisés par Yvon Kona, collecteur du département patrimoine du centre culturel Tjibaou.

Les objets sont fabriqués d’écorce de racine de banian, d’arbre à pain ou même de faux mûrier. La réapparition de ces matériaux prouve la volonté de certaines régions du pays à les réutiliser dans les échanges coutumiers, comme cela se faisait dans le temps.

Utilisés par les anciens, ces objets étaient essentiels dans la culture kanak, lors d’échanges, notamment pour les naissances, les mariages ou les décès. Mais comme la monnaie kanak ou la natte de pandanus, ces objets se font rares sur les coutumes et sont remplacés par les bouts de tissus ou l’argent. Le riz est aussi de plus en plus venu remplacer l’igname et du taro.

Si le tapa n’existe plus sur les gestes coutumiers depuis longtemps, certaines personnes ont souhaité qu’il reprenne sa place.

"On est en discussion, dans toutes les villes, pour dire qu'il faut diminuer l'utilisation du tissu, parce qu'on dépense parfois des sommes énormes pour des bouts de tissu", explique Clément Eurisouké, président de la Commission culture du comité d’animation de Ponérihouen, et coutumier au niveau de l’aire Païci. "Les choses à nous ne sont pas mises en valeur".

Ecoutez les propos de Clément Eurisouké au micro de Marguerite Poigoune pour NC1ère La Radio :

ITW Tapas 12/08/15


A Canala, des familles utilisent déjà le tapa dans les échanges coutumiers. D’autres veulent aussi suivre le pas.

L’exposition est visible dans la grande salle de la mairie de Ponérihouen. Jusqu’à la fin du mois d’aout.