Sonia Backes: "Il y a un problème de gouvernance"

La présidente du groupe Les Républicains au Congrès, était dimanche soir l'invitée de la rédaction télé de NC1ère. Elle s'est notamment exprimée sur le débat sur le nickel, prévu dans l'hémicycle du boulevard Vauban le 14 octobre prochain, et sur le contexte économique, politique et social actuel.
Interrogée par Alexandre Rosada sur le dossier du nickel, Sonia Backes répond avoir une vision "résolument pragmatique" de la politique minière du pays. "Il faut se réjouir du débat qui va avoir lieu au Congrès sur les bases fixées par le Haut-Commissaire le 14 octobre prochain", affirme-t-elle, "car cela va être l'occasion, enfin, de faire la lumière sur les chiffres et les modèles proposés. La doctrine nickel du Nord, qui défend la prise majoritaire dans la SLN; et une vision plus pragmatique, qui considère que la meilleure valeur ajoutée pour la Nouvelle-Calédonie, c'est la transformation locale".

"Quand on parle de la doctrine nickel", martèle la présidente du groupe Les Républicains au Congrès, "c'est presque mystique; ça veut dire quoi? Concrètement, ils veulent la prise de majorité dans la SLN mais là, il faut être sérieux: la SLN, aujourd'hui, ce sont plus de 2,5 milliards de pertes par mois. Si les contribuables calédoniens devaient financer ces pertes, ce serait une augmentation de six fois la contribution calédonienne de solidarité - la CCS, que les Calédoniens paient depuis le 1er janvier. Ce serait deux fois et demi l'augmentation de l'impôt sur le revenu. C'est impensable. La Nouvelle-Calédonie ne peut pas assumer cette prise de majorité. Et puis la doctrine nickel c'est aussi une dénonciation de la dilapidation des ressources. Mais, aujourd'hui, le montage qui s'est fait avec l'usine du Nord notamment, c'est un abandon de la moitié de leurs gisements, pour une pseudo-majorité dans laquelle ils n'ont aucune prise de décision. Ce n'est pas le modèle dans lequel nous nous inscrivons".

"Il faut démontrer aux Calédoniens, quel modèle marche, et quel modèle ne marche pas"

Concernant le vote au Congrès sur les exportations de nickel vers la Chine, et les possibillités arithmétiques d'aboutir pour les Républicains, Sonia Backes estime que "le schéma minier dit très clairement que ces exportations peuvent se faire, et que c'est le gouvernement qui a la compétence. Quelle majorité? Eh bien d'un côté il y a les Républicains, qui dès le départ se sont exprimés pour une résolution pragmatique du conflit, avec des autorisations d'exportations vers la Chine et le Japon, pour permettre aux petits mineurs de s'en sortir économiquement. Ensuite, on a quand même une position affirmée par la voix de ses leaders, de l'Union Calédonienne, en faveur, dans certaines conditions, dans une durée et une quantité limitée, des exportations vers la Chine. Il peut donc y avoir une majorité, mathématiquement, c'est possible".
Le débat au Congrès du 14 octobre prochain, devra, pour Sonia Backes, "se poursuivre pour démontrer aux Calédoniens, quel modèle marche et quel modèle ne marche pas. On va demander la transparence, sur les chiffres, le montage de la SMSP, qui sont relativement opaques, comparés à la SLN et à Vale".

"Rien n'a changé en ce qui concerne le pouvoir d'achat des Calédoniens"

Pour Sonia Backes encore, il y a une situation "maintenant établie en Nouvelle-Calédonie, avec une chute de l'économie qui est inquiétante. On constate que, depuis 18 mois, Calédonie Ensemble a pris tous les pouvoirs, le gouvernement, la province, la fiscalité, l'OPT, les mines... Ils ont tout, et qu'est-ce qui a changé pour les Calédoniens? Rien. Ils se sont battus contre la vie chère, et rien n'a changé. Il y a des pertes d'emplois, et un climat de confiance qui n'a jamais été aussi mauvais. Et non seulement rien n'a changé pour les Calédoniens en termes de pouvoir d'achat, mais en plus on leur a rajouté des taxes, sur le gasoil, le tabac, avec la CCS...
Si on prend un célibataire de la classe moyenne, qui gagne 250 000 francs par mois, eh bien la mise en place de la CCS a fait augmenter sa pression fiscale de 40%. Et le gouvernement prévoit déjà de nouvelles hausses de taxes et de nouveaux impôts. Comment les entreprises, et les Calédoniens, vont-ils pouvoir assumer cette pression fiscale"
?

Sur le plan politique, ajoute la présidente du groupe "Les Républicains" au Congrès, "Calédonie Ensemble a aujourd'hui tous les pouvoirs. Or, ils ne s'en servent que pour régler des comptes, avec Sonia Lagarde, avec les Républicains, avec les rouleurs... Finalement, cette gouvernance, ce ne sont que des règlements de comptes. Et le plus grave, c'est qu'ils ne tiennent compte de rien. L'Etat a par exemple jugé illégal l'arrêté du gouvernement du 15 septembre. Le tribunal administratif aussi. Et que dit Philippe Germain? ça m'est égal, je continue. On a un président qui laisse pourrir les conflits, celui des rouleurs, des contrôleurs aériens... qui ne propose pas de solution. On a un vrai problème de prévoyance, et de gouvernance"...

Ce que propose le groupe de Sonia Backes au Congrès? Par exemple, répond sa présidente, "le groupe "Les Républicains"  "a proposé un certain nombre de choses, notamment la mise en place de la TVA, qui va permettre de balayer tout un tas de taxes à l'entrée qui surenchérissent le coût de la vie. Pourtant, aujourd'hui, Calédonie Ensemble en repousse sans cesse la mise en place pour satisfaire certains lobbies"...



Sonia Backes répondait à Alexandre Rosada