Exportations vers la Chine: le feuilleton continue

Deux mois après le conflit des rouleurs, le gouvernement a examiné mardi les 4 demandes d’exportation de minerai pauvre vers la Chine. Un examen au cas par cas qui s’est soldé par l’obtention du précieux sésame pour une seule entreprise, en l’occurrence Maï Kouaoua Mines.
Insuffisant pour les uns, déjà trop pour les autres… il semblerait que le feuilleton ne soit pas encore terminé. Seule la demande d’exportation de MKM, portant sur 300 000 tonnes de minerai humide d’une teneur maximale de 1,65 %, a reçu le soutien de la majorité du gouvernement, 6 voix pour et 5 contre. Les élus Les Républicains et UCF ont, conformément à leur position exprimée au Congrès, soutenu l’ensemble des demandes au nom de l’opportunité économique qui se présente sur le marché. En face, Calédonie Ensemble et l’UNI, tout aussi fidèles à leurs positions, ont voté contre, estimant que la crise qui frappe le marché du nickel fondu ne permettait pas d’ouvrir la vanne des exportations de brut.
 

L'UC s'est voulue pragmatique

Dans ce contexte, c’est donc l’Union Calédonienne et ses trois voix qui ont joué les arbitres. Selon son président, Daniel Goa, l’UC s’est voulue une fois encore pragmatique, estimant que la menace pour l’emploi qui pèse sur la société Maï, ainsi que ses difficultés à commercialiser son minerai en Australie, justifiaient l’ouverture provisoire vers la Chine. En revanche, si l’UC a bien voté contre la demande de la SLN, elle s’est abstenue concernant les dossiers Ballande et Montagnat. Dans ces deux cas, il ne s’agirait pas d’un refus définitif. L’UC demande aux mineurs d’en repasser par la case des conseils communaux afin de s’assurer que ces prélèvements notamment de verses ne viennent pas rompre les équilibres. 
 

Mécontentement du côté des rouleurs

Une conclusion qui ne fait pas consensus : dans un communiqué, Les Républicains dénoncent je cite : « un grave déni de démocratie… qui pourrait avoir de lourdes conséquences sur l’emploi. » Mécontentement aussi du côté des rouleurs, qui restent déterminés selon le vice-président du syndicat Contrakmine, Max Foucher. De leur côté les défenseurs de la doctrine nickel fustigent « une opération de sauvetage du soldat Maï ». Les élus de l’Uni qui décideront samedi de la suite à donner, notamment sur le terrain judiciaire.