Accord de libre-échange PACER + : les négociations patinent

Manifestation à Melbourne, en Australie, contre PACER +.
Les ministres du Commerce de la région se réunissent cette semaine à Rarotonga, aux Îles Cook, pour discuter de l'accord de libre-échange PACER +. Une énième réunion pour tenter de faire aboutir des négociations entamées il y a plusieurs années.
Les États insulaires du Pacifique ne veulent pas entendre parler de libéralisation du commerce dans la région sans obtenir en échange le libre déplacement de la main d'œuvre. Or, l'Australie et la Nouvelle-Zélande y sont clairement réticentes. Interrogé par la radio nationale néo-zélandaise, Todd McClay, ministre-adjoint néo-zélandais chargé du Commerce, espère que la réunion de cette semaine permettra de trouver un terrain d'entente : « C'est l'occasion de discuter directement avec les ministres du Commerce de 16 pays à propos d'ambitions que nous partageons - un meilleur accès aux marchés australien et néo-zélandais pour les produits et les ressources des îles du Pacifique. Dans le même temps, il est aussi question d'aide au développement. Donc ça va nous permettre de faire le point avec les ministres, de voir quels progrès ont été faits avec les autorités, et de continuer à pousser pour que l'on puisse conclure les négociations au cours de l'année prochaine. »
 
Mais pour parvenir à un accord, la Nouvelle-Zélande et l'Australie sont-elles prêtes à faire des concessions sur les déplacements de main d'œuvre au sein de la région ? Le Premier ministre de Tuvalu demande, par exemple, que le programme des travailleurs saisonniers du Pacifique soit étendu, qu'il ne concerne pas que des métiers agricoles. Wellington ne semble toutefois pas prête à céder sur ce point. Todd McClay : « La possibilité de fournir davantage de compétences aux gens des îles du Pacifique est quelque chose d'important. Je ne suis pas sûr que le programme des travailleurs saisonniers soit le cadre approprié pour le faire, et j'aurai l'occasion d'en parler directement avec quelques uns des ministres des pays concernés. Bien sûr, la Nouvelle-Zélande est ouverte à la discussion, parler des manières de former les gens, c'est toujours utile. Je pense qu'on a l'occasion d'avancer pendant ces négociations, mais il restera des questions dont nous devrons continuer à discuter. Notre but, c'est de décrocher un accord pour courant 2016, mais on doit encore avoir plusieurs discussions constructives avant cela. »
 
Todd McClay souligne, en outre, que la Nouvelle-Zélande a augmenté le nombre de places ouvertes aux travailleurs saisonniers des îles de la région. Quant à l'Australie, la ministre des Affaires étrangères, Julie Bishop, se rendra aux Fidji la semaine prochaine pour signer un nouvel accord en la matière. Actuellement, seuls 150 Fidjiens travaillent en Australie dans le cadre de ce programme saisonnier.