Chine du Sud-Pacifique: la nouvelle route de la Soie

Les nouvelles voies maritimes ouvertes entre la Chine du Sud et le Pacifique ne figurent pas encore sur la carte. Mais d'après l'agence Pacific Islands Trade and Invest, ce n'est plus qu'une question de temps.
Une délégation de 21 chefs d'entreprise océaniens rentre de Canton, avec pleins d'idées pour développer leurs échanges avec la Chine.
Le Président chinois a lancé sa politique dite de la "nouvelle route de la Soie" en septembre 2013. Il s'agit de relancer la croissance chinoise, qui est à son plus bas depuis 2009, en créant de nouveaux axes de communication pour développer le commerce - par exemple, des voies ferrées de la Chine à l'Europe, ou, dans le Pacifique, l'ouverture de routes maritimes. 
 
La semaine dernière, une délégation de 21 hommes d'affaires océaniens a visité les grandes villes de la côte sud de la Chine, Hong-Kong, Shenzhen, et Canton. C'est de ces ports que les bateaux partent pour le Pacifique. Les chefs d'entreprises océaniens étaient accompagnés par David Morris, le représentant en Chine de l'agence de développement du commerce du Forum des Îles du Pacifique, appelée Pacific Islands Trade and Invest: « Nous avons mené des discussions très fructueuses avec les autorités portuaires. Il est question de créer de nouvelles liaisons maritimes pour le fret. Nous avons aussi parlé de renforcer les liaisons aériennes. Et dans le domaine du tourisme, les Chinois pourraient investir dans la construction d'infrastructures touristiques dans les pays du Pacifique. Et de leur côté, ils sont intéressés par nos fabuleux produits alimentaires et produits de santé. »
 
Des importateurs chinois jettent en effet leur dévolu l'huile de noix de coco et le jus de noni, connu pour combattre les infections bactériennes et virales. La mission exploratoire dans le sud de la Chine a donné des ailes aux chefs d'entreprise du Pacifique. À l'instar de Tomasi Lemoto, le créateur de l'agence de tourisme Teta Tours, à Tonga, interrogé par Jemima Garrett, de l'ABC: « J'essaie de faire venir des bateaux de croisière chinois à Tonga. Ça ne va pas arriver tout de suite, mais petit à petit, nous construisons des relations avec les hommes d'affaires chinois. D'ailleurs j'envisage d'envoyer mes enfants étudier dans une université chinoise, pour mieux comprendre la Chine et que les Chinois comprennent mieux Tonga. »  
 
Outre le tourisme, la perliculture est un domaine de développement potentiel. Temu Okotai est le PDG d'une ferme de perlière, Manihiki Black Pearls, aux Îles Cook. Il faisait partie du voyage en Chine du sud. Et il se cherche un partenaire chinois pour créer une joint-venture (co-entreprise): « Ce partenaire pourrait m'aider à définir la stratégie de mon entreprise: quels marchés attaquer, comment m'y prendre. Mais également, il pourrait m'aider à trouver des employés chinois pour faire tourner ma ferme perlière. Depuis 10 ans, mon souci quotidien est de trouver de la main d'oeuvre. Et je n'emploie que des Chinois, y compris les managers. » 
 
La nouvelle route de la Soie entre la Chine du Sud et le Pacifique n'est pas encore une réalité. Mais le projet est poussé par le Forum des Îles du Pacifique et le gouvernement de la province du Guangdong, dont Canton est la capitale. Pour aider les chefs d'entreprise océaniens et attirer les investisseurs chinois, le Forum pourrait ouvrir un bureau permanent de son agence, la Pacific Islands Trade and Invest, à Canton dans les mois qui viennent.