Dissimulation, ventes aux quatre coins du monde, enlèvement d'enfant… L'histoire des panneaux sculptés Motonui Epa ne manque pas de rebondissements. Depuis quelques semaines, le public peut enfin les admirer dans le musée Puke Ariki, à New Plymouth, dans l'île du nord.
•
Les cinq panneaux en bois ont vraisemblablement été sculptés par des membres de la tribu Te Atiawa entre 1750 et 1820, rapporte la correspondante d'ABC, Kim Griggs. Ils étaient placés devant un grand garde-manger. Craignant que ces sculptures ne soient détruites ou dérobées, la tribu a décidé de les enterrer dans un marécage au nord de New Plymouth.
Ce n'est qu'au début des années 1970 qu'ils sont retrouvés. Un homme de la région connu sous le nom de Manukonga a découvert les panneaux et les a gardés dans un garage avant de les vendre illégalement à un marchand d'art londonien pour seulement 6 000 dollars.
Les sculptures maories se sont ensuite retrouvées à New York, entre les mains de George Ortiz, un collectionneur basé en Suisse. En 1977, sa fille de 5 ans est kidnappée à Genève. Pour payer la rançon, il met en vente une partie de sa collection, dont les panneaux Motonui.
La vente fait grand bruit, jusqu'en Nouvelle-Zélande, où l'on reconnaît les panneaux disparus. Commence alors une longue bataille judiciaire, menée par le gouvernement néo-zélandais. Wellington perd la bataille, mais arrive finalement à acquérir les superbes sculptures après la mort de George Ortiz. Les autorités ont tout de même dû verser 5 millions de dollars à la famille du célèbre collectionneur d'art en 2014.
Aujourd'hui, Chris Finlayson, le ministre de la Justice, en est convaincu, ça en valait la peine :
« Ils sont absolument magnifiques. Tous les Néo-Zélandais devraient se rendre au musée Puke Ariki aussi vite que possible, ils verront que tous les efforts faits pendant plus de 30 ans pour les récupérer sont largement récompensés. »
Les panneaux maoris resteront visibles en permanence au musée de New Plymouth.