L'Australie et l'Indonésie unis contre le terrorisme

Les ministres australienne et indonésienne des Affaires étrangères, Julie Bishop et Retno Marsudi, à Sydney, lundi 21 septembre 2015.
« Concert » : c'est vraisemblablement le nom de code d'une opération terroriste que vient de déjouer l'Indonésie, avec l'aide de l'Australie. Au cours du week-end dernier, la police indonésienne a arrêté neuf suspects dans l'île de Java.
Cette cellule terroriste préparait une série d'attentats visant Djakarta, la capitale. La minorité chiite et des postes de police font partie des cibles potentielles, estiment les autorités. Et selon elles, ces attaques étaient imminentes : de l'engrais azoté, des matériaux pour fabriquer des bombes, un drapeau de Daesh ou encore des cartes de Djakarta ont été trouvés au cours des raids menés par la police. 
 
Les autorités indonésiennes ont remercié la police fédérale australienne pour avoir fourni de précieuses informations. Ce coup de filet a été annoncé juste avant l'arrivée de la ministre indonésienne des Affaires étrangères, Retno Marsudi, à Sydney, pour discuter justement de la lutte antiterroriste avec son homologue australienne. Julie Bishop est resté discrète sur l'opération déjouée par la police indonésienne : « Nous n'allons pas entrer dans les détails, cela relève clairement du domaine de la sécurité et du renseignement. Je me contenterais de dire que l'Australie est toujours prête à faire sa part. »
 
Dans le même temps, le ministre australien de la Justice, George Brandis s'est rendu à Djakarta, où il a rencontré des commissaires de police et des officiels chargés de la sécurité. Ils ont discuté de la menace que représente Daesh dans la région :
 
« Ce n'est pas un problème qui n'existe qu'au Moyen-Orient. Nos deux pays sont très vulnérables face à ce risque, et donc, en tant qu'amis et voisins, il est important de coopérer en échangeant nos renseignements, en nous aidant sur les plans technique et opérationnel, en partageant ce que nous apprenons de manière à affronter cette menace commune. »
 
Il faut s'allier pour combattre le groupe terroriste Daesh, confirme le ministre indonésien de la Défense, Ryamizard Ryacudu :
 
« Daesh est notre ennemi commun et nous devons mettre en place une action commune pour affronter et éradiquer cet ennemi. Au plan politique, on doit trouver une solution pacifique et constructive. Si la coalition essaie de combattre Daesh en adoptant une approche militaire, en faisant des raids aériens, on va la soutenir. L'islam est une religion d'amour et de paix. C'est aussi aux responsables religieux musulmans de s'assurer de la compréhension des préceptes de l'islam, et c'est la stratégie qu'on essaie de mettre en œuvre en Indonésie. »
 
Cette année se termine donc sur un accord, après des mois difficiles : l'exécution de deux trafiquants de drogue australiens en Indonésie et la politique australienne en matière d'immigration ont jeté un froid entre les deux voisins. Ryamizard Ryacudu :
 
« Les relations politiques entre les deux pays ont eu leurs hauts et leurs bas. Parfois, ça a des répercussions sur nos relations en matière de défense. Mais mon point de vue, c'est que malgré ce qui se passe au plan politique, il faut que ces relations restent fortes et stables. En fait, notre relation en matière de défense peut être la passerelle vers une réconciliation des deux pays. »
 
Et pour que les relations entre les deux voisins restent fraternelles, il faut que l'Australie ne s'occupe pas de la question papoue. « Pour nous, la Papouasie fait partie de la République indonésienne, c'est comme ça, un point c'est tout », déclare le ministre indonésien de la Défense. Julie Bishop s'est chargée de rassurer son homologue indonésienne : « L'Australie a redit, comme cela a été fait à maintes reprises, publiquement et en privé, son soutien inconditionnel et son respect de la souveraineté indonésienne en la matière. »