Deux Australiens ont été enlevés par des djihadistes au Burkina Faso

Ken Elliott en train de traiter un patient dans sa clinique de Djibo
Un couple d'Australiens a été enlevé vendredi à Djibo, dans le nord du Burkina Faso, non loin de la frontière avec le Mali. L'enlèvement a été revendiqué par un groupe djihadiste malien, l'Émirat du Sahara, qui serait une branche d'Aqmi (Al Qaïda au Maghreb islamique).
Cela fait quarante ans que Jocelyn et Ken Elliot vivent dans ce pays d'Afrique de l'ouest. Originaires de Perth, ils ont ouvert un centre médical à Djibo en 1972. Dans une vidéo, Ken Elliott, médecin, raconte son arrivée dans cette région aride et isolée :
 
« On est venu sans rien. J'aurais fait le pire homme d'affaires du monde, je n'étais absolument pas prêt à ce qui nous attendait, je ne pense pas qu'on envisageait de faire tout cela. Mais on savait qu'il y avait des besoins en chirurgie dans le pays et dans la région. »
 
Le couple est apparemment très apprécié par les Burkinabè, qui viennent parfois de loin pour se faire soigner dans ce centre. Une page Facebook a d'ailleurs été ouverte, intitulée « Djibo soutient Dr. Ken Elliot ».
 
Autre soutien, celui de Nigel Brennan, un ancien otage australien, qui avait été retenu en Somalie pendant 15 mois avant que sa famille ne paie une rançon. Voici les conseils qu'il donne aux proches du couple Elliott :
 
« Le conseil que je leur donnerais, c'est de se rassembler. Vous devez agir rapidement et rester optimistes - vous savez, statistiquement, je crois que 96% des gens pris en otage s'en sortent vivants, donc il y a en fait peu de personnes qui meurent en captivité. Ne perdez pas espoir et envisagez toutes les options qui s'offrent à vous : le gouvernement, ou bien engagez une entreprise privée, comme celle que ma famille a contacté pour me faire libérer. »
 
Payer, ou non, une rançon, sachant que l'argent permettra à l'organisation terroriste de prospérer est un dilemme qui se posera certainement, estime Nigel Brennan.
 
Pour le moment, les djihadistes n'ont pas expliqué les raisons de l'enlèvement et n'ont pas réclamé de rançon ni d'échange de prisonniers.