8 ans de prison pour le néo-zélandais qui menaçait d'empoisonner le lait infantile

Un homme d'affaires d'Auckland qui avait menacé d'empoisonner du lait infantile exporté en Chine a été condamné mercredi à huit ans et demi d'emprisonnement, dans une des plus retentissantes affaires de chantage en Nouvelle-Zélande.

Jeremy Kerr, 60 ans, avait plaidé coupable de deux chefs d'accusation de chantage, après avoir envoyé en 2014 des lettres de menaces contenant un pesticide, le "1080", à la coopérative Fonterra, premier exportateur mondial de lait, et à la Fédération néo-zélandaise des agriculteurs.
Dans ces courriers, il menaçait d'empoisonner du lait infantile destiné notamment au marché chinois si la Nouvelle-Zélande n'interdisait pas le "1080", nom commercial du fluoroacétate de sodium. L'utilisation de ce rodenticide est très controversée en Nouvelle-Zélande.
 
Ces menaces avaient été prises très au sérieux par le premier exportateur mondial de produits laitiers. Ces exportations ont pesé en 2015 11,5 milliards de dollars néo-zélandais (6,9 milliards d'euros), représentant 17% de l'ensemble des exportations du pays.
                 
Le juge Geoffrey Venning a considéré mercredi que M. Kerr n'avait jamais véritablement eu l'intention de mettre ses menaces à exécution, tout en présentant le dossier comme une des plus graves affaires de chantage que son tribunal ait eu à connaître.     
Il a relevé qu'elles avaient coûté aux différentes parties 32 millions de dollars néo-zélandais (19 millions d'euros), en comptant notamment les coûts de l'enquête et des mesures de sécurité mises en oeuvre par Fonterra.
    
Le chantage est passible de 14 ans d'emprisonnement.