Le tribunal administratif, saisi par l'association Ensemble pour la planète, a rendu son jugement ce jeudi 28 décembre et a annulé "la décision de la maire de Nouméa de poursuivre les campagnes préventives de régulation de requins-tigres et bouledogues aux abords des plages situées" sur son territoire. La mairie devra également verser une somme de 180 000 francs à l’association.
Actions "disproportionnées"
Le tribunal estime que l'action de la mairie est "disproportionnée au regard du but de protection de la vie humaine poursuivi, d’autant plus qu’aucune étude scientifique précise n’a été menée pour connaître l’état des populations des espèces ciblées, ni les effets sur l’environnement de tels prélèvements".
Quant à la province Sud, qui avait accordé l'autorisation de pêcher au sein des aires protégées de l’îlot Maître, de l’île aux Canards et de la pointe Kuendu, elle a également vu cette autorisation annulée et se voit condamner à verser la même somme à l'association.
"Le principe d'une aire de gestion durable, c'est l'interdiction de toute pêche"
le tribunal administratif
Le tribunal administratif a, là aussi, jugé que l'action était disproportionnée, rappelant que "dans le périmètre d’une aire de gestion durable des ressources, le principe est celui de l’interdiction de toute pêche. Par ailleurs, s’il est vrai que ces dispositions prévoient la possibilité d’une dérogation vis-à-vis des espèces nuisibles, une telle dérogation doit être limitée, soit à des fins de régulation, soit de manière encore plus restreinte à quelques prélèvements lorsqu’est en cause une opération scientifique."
Des campagnes de pêche mais sous d'autres conditions
Le jugement du tribunal indique néanmoins que cette annulation ne signifie pas forcément "que la commune de Nouméa arrête à l’avenir toute campagne de pêche dans les aires de gestion durable, mais dans d’autres conditions".