Accidents de la route : un bilan catastrophique en Nouvelle-Calédonie

La vitesse est l'un des principaux facteurs d'accidents mortels en Nouvelle-Calédonie.
La Nouvelle-Calédonie affiche le pire résultat de France en matière de sécurité routière. Une mortalité record, en particulier chez les jeunes, contre laquelle il faut réagir.

Avec 50 morts sur les routes l’an dernier pour 300 000 habitants, la Nouvelle-Calédonie détient encore le triste record de la mortalité routière en France. La majorité de ces accidents se produisent en Brousse, avec très souvent les mêmes facteurs : vitesse, non-port de la ceinture et alcool ou cannabis. 

Une mortalité deux fois plus élevée que la moyenne nationale 

Les campagnes de prévention et les deux confinements de l'année passée n’y ont rien fait : en 2021, les accidents de la route ont été bien plus graves ici qu’ailleurs, puisque sur 100 blessés, 26 sont morts en Calédonie, contre 12 en Métropole et 14 en Outre-mer. 
Soit une mortalité routière deux fois plus élevée.  
"C’est quasiment un mort par semaine, c’est beaucoup trop c’est énorme" souligne Patrice Faure, le haut-commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie. "Normalement, si on s’en tient aux statistiques nationales, nous devrions avoir 7 morts dans l’année, nous en avons déjà 17, c’est bien trop de familles endeuillées".  

La mortalité sur les routes calédoniennes entre 2010 et 2022

Les jeunes particulièrement touchés 

Les jeunes de 18-24 ans sont les principales victimes des accidents mortels. Chez les hommes, c'est 85 % des victimes contre 77 % dans l’Hexagone. 
"17 victimes d’accidents mortels avaient entre 18 et 24 ans, c’est terrible. Il y a vraiment un aspect tragique" explique Nicolas Matthéos, commandant en second de la gendarmerie. "Comment peut-on se tuer si facilement sur les routes en Nouvelle-Calédonie les nuits de vendredi ou samedi soir ? C’est parce qu’il y a une consommation d’alcool, des conduites à risque qui sont terribles".

Revoir la politique d’éducation

Les autorités l’admettent : l’éducation à la sécurité routière à l’école n’a pas porté ses fruits.  
Pour Nicolas Matthéos, la lutte contre l’insécurité routière doit se faire à tous les niveaux.
"Chacun doit prendre ses responsabilités. Les gendarmes, les policiers bien sûr, l’État bien entendu, mais aussi le gouvernement, les écoles mais aussi les familles parce que bien souvent, s’il n’y avait pas ce problème d’autorité dans les familles vis-à-vis des enfants, nous n’en serions pas à ce constat si tragique".

Prévention et répression

En matière de prévention, l’État s’engage à mener un travail de fond avec le gouvernement calédonien, compétent en la matière. Côté répression, les forces de l’ordre seront bientôt équipées de matériels embarqués, comme en Métropole, pour lire les plaques d’immatriculation des voitures et verbaliser plus facilement en cas d’infraction.