Alerte Tsunami, la réponse de la sécurité civile

Après la publication du rapport de l’inspection générale de l’administration dans le cadre de l’évaluation du « Plan de submersion rapide » le PSR, des questions se posent sur le contenu de ce rapport, sur son élaboration et sur la méthodologie employée  par la mission d’évaluation. 
C’est sur le volet alerte tsunami que le rapport pointe un retard dans l’information aux populations.
Eric Backés le Directeur de la sécurité civile de Nouvelle Calédonie a tenu à s’exprimer sur les limites de ce rapport et sur les questions qui ne sont pas posées.
 

Eric Backès a pris connaissance de ce rapport en le découvrant sur NC1ère.nc. Autant dire que la publication du travail de la mission PSR n’a pas fait l’objet d’une importante promotion auprès des professionnels concernés.

Le directeur de la sécurité civile s’interroge sur la méthodologie et sur ses limites : La mission ne s’est pas déplacée et comme le rapport le mentionne, c’est un questionnaire écrit qui a été envoyé aux services de l'état.
La mission n’a pas pris aucun contact avec les représentants locaux. Pour Eric Backès, même si la compétence de sécurité civile a été transférée des services de l’état vers le gouvernement en 2014, une visite sur place et un contact avec l’ensemble des acteurs concernés auraient sans doute été l’occasion de répondre à de nombreuses questions.

Remarque d’autant plus valide que les rapporteurs de l’IGA s’interrogent « sur la capacité effective du haut commissaire d’exercer en la matière ses attributions de préfet de zone de défense au profit de Wallis et Futuna », une interrogation directement corrélée au transfert de compétences.
 
Pourquoi la mission n’a pas fait le déplacement en Nouvelle Calédonie ?
Entre les lignes, faut-il y voir un manque de moyen de l’IGA pour accomplir ses missions ?

Et avant tout qu’en est-il de la situation aujourd’hui ? L’information aux populations connait elle du retard comme le précise le rapport ?
Le directeur de la sécurité civile reconnait que le transfert de compétence a engendré de la complexité. Les interlocuteurs se sont multipliés, puisque les 3 provinces partagent les compétences d’alerte avec le gouvernement.
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La Nouvelle Calédonie doit aussi se doter d’un plan « VIGICRUE », un dispositif qui n’est aujourd’hui pas en place.
Concernant l’alerte en cas de tsunami, il faut pouvoir compter, au maximum, 15 à 20 minutes pour lancer l’alerte si un séisme secouait, par exemple le Vanuatu.
 
En 2012, soit 2 ans avant le transfert de compétence de sécurité civile au gouvernement Calédonien, l’état a transféré aux communes la charge de l’alerte et donc des sirènes.
Selon Eric Backès, la France avait livré 62 sirènes en nouvelle Caledonie mais ne prévoyait pas de financement pour leur entretien et leur maintenance, qui revenaient exclusivement à la charge des collectivités locales.

Pire, le dispositif d’alerte centrale qui permettait de déclencher l’alerte depuis Nouméa était supprimé.

Un peu comme si, une fois livrées, les sirènes ne disposaient d’aucun service après vente. Plusieurs d’entre elles restant tout bonnement dans leur carton d’emballage… et quand cela fonctionnait, Il fallait se rendre au pied de l’installation pour actionner le commutateur et déclencher l’alerte.
Dans certaines communes parfois plus d’une heure aurait été nécessaire pour atteindre les sirènes isolées. Une hypothèse d’ailleurs vérifiés lors des exercices internationaux « Pac Wave »
 
Alors certes, il ya encore du travail, mais depuis 2014, et le transfert de compétence, le gouvernement Calédonien n’est pas resté les deux pieds dans le même sabot.
20 millions de francs CFP ont été débloqué pour la remise en état et la rénovation des sirènes. 52 d’entre elles reviennent dans le giron du gouvernement. Tous les mois un exercice est organisé pour vérifier le bon état de marche du matériel.
Mais surtout le dispositif centralisé a été réinstallé. De Nouméa, la sécurité civile peut déclencher tout ou partie des équipements. Temps estimé pour lancer une alerte tsunami : 45 secondes.

La Nouvelle Calédonie dépense annuellement 8,5 millions de Francs CFP dans les prestations d’entretien. 3 millions ont été consacré à l’amélioration du maillage. Ce 1er mars une mission se rendait à l’île des Pins pour valider l’implantation de 2 nouveaux équipements.
Bref, pour Eric Backès, en Nouvelle Calédonie les choses avancent, même si le rapport  ne le mentionne  pas. L’état des lieux dressé par l’IGA ne correspond pas à la situation telle qu’elle existe aujourd’hui.