“C’est juste insupportable de voir notre nature partir en fumée avec toutes les conséquences que ça a sur la biodiversité et la ressource en eau”, donc sur notre santé, lance Olivier Berthelot, adjoint au maire du Mont-Dore, au micro de Charlotte Mestre, ce vendredi 3 janvier. Un incendie fait rage dans la plaine du champ de Bataille, entre l’usine de Prony et la Rivière bleue, depuis le 1er janvier. Un site considéré comme remarquable pour son histoire et la végétation qui y pousse.
Un risque de pollution de l'eau
De quoi provoquer “un gros ras le bol” chez l’élu. “Le feu est parti d‘un bord de route, donc il s'agit soit un acte volontaire soit d’une négligence humaine”, explique-t-il. En Calédonie, en septembre, 18 000 hectares de végétation étaient déjà partis en fumée, l’équivalent de plus de quatre fois la surface de Nouméa. Et 99% des départs de feu étaient d’origine humaine.
Or, une étude coordonnée par un chercheur à l’Institut de recherche pour le développement (IRD), à Nouméa, l’a montré : la chaleur des incendies peut libérer des métaux contenus dans le sol. “Des métaux dont on soupçonne des effets sur la santé humaine”, expliquait le scientifique, Farid Juillot. Des dépassements de seuils en chrome et en nickel ont par exemple déjà été observés dans des captages d’eau potable près de zones brûles.
Rappel des bons réflexes
L’élu appelle les Calédoniens à la vigilance. “On demande aux gens de respecter notre nature, de ne pas faire de feu et de prévenir dès qu’on voit un panache.” Il rappelle qu’au Mont-Dore, l'utilisation du feu à usage non-domestique est interdite jusqu’au 31 mars. La municipalité a pris un arrêté en ce sens. Comme d’autres communes.
Vendredi 3 janvier, le risque feu est considéré comme élevé dans toute la moitié Sud de la Grande Terre. Il est très élevé à Païta et Nouméa, où l'usage du feu et l’accès motorisé aux massifs forestiers sensibles sont par conséquent interdits.
Le plan Orsec, c’est quoi ?
Au Mont-Dore, le plan Orsec a été déclenché le 2 janvier. “Ça veut dire que les moyens de la commune ne sont plus suffisants pour vaincre le feu”, décrit Olivier Berthelot. “Nous avons dû faire appel à la Sécurité civile”, ses hélicoptères bombardier d’eau et ses équipes. “Nous pouvons aussi compter sur des renforts nationaux, des pompiers arrivés en Calédonie il y a plusieurs mois et qui sont à pied d’œuvre" pour stopper au plus vite la propagation des flammes.