Animation givrée en plein été : qu’en pensent les Calédoniens ?

Chaque soir, l'animation attire les foules, place des Cocotiers.
Expérimenter les sensations de l'hiver, à -15 degrés, en plein été austral... C'est ce que propose le conteneur glacé de Nouméa Féerie, place des Cocotiers. Que pensent les Calédoniens de cette animation insolite mais pas très écologique ? Nous sommes allés leur poser la question.

Discrète sur le programme de la ville, c'est pourtant l’attraction phare de Nouméa Féerie. Au point que certains y reviennent tous les soirs.

Le principe : passer cinq minutes bien emmitouflés dans des couvertures, à l'intérieur d'un conteneur rempli de 500 blocs de glace. Effet banquise assuré, qui ravit Janine, enthousiaste au point d’en oublier le coût écologique de l’animation. 

Très vite on a le bout des doigts qui gèle. C'est vraiment une impression fantastique, qu'il faut absolument vivre !"

Janine

Mais à l'heure où l'on parle de changement climatique et de sobriété énergétique, la formule est-elle bien raisonnable ? "Evidemment, ça pose question", reconnait Janine. 


Une "exception" pour noël 

La file d’attente devant le conteneur le confirme : entre les principes écologiques et cinq  minutes de plaisir glacé, les Calédoniens semblent avoir tranché. En se cherchant parfois des circonstances atténuantes, comme Marie-Eve. "On n'y pense pas parce que le prix des voyages, dans les pays froids, c'est sûr que c'est plus cher." Ou sans complexe comme Micha. "C'est quand même noël. On peut faire une exception". 

Je pense pas que ça va changer grand chose au fonctionnement du monde.

Micha


La Calédonie, très émettrice de gaz à effet de serre

Au final, ils sont bien rares à regretter cette débauche de kilowatt/heure. Parmi eux : Laure, qui préfère prendre la chose avec humour. "Il y a sûrement un message sur l'énergie, le réchauffement climatique. C'est peut-être pas la meilleure des façons."

La question n’a pourtant rien d’anecdotique, alors que les Calédoniens émettent deux fois plus de CO2 par habitant, qu’en Métropole.

Contactée, la ville de Nouméa n’a pas donné suite à nos demandes d’interview. 


Le reportage de Charlotte Mannevy