Le procès en appel du double infanticide de la Baie de Toro à Païta s'est déroulé ce lundi au tribunal de Nouméa. Maurice Nigaoura, condamné à la réclusion criminelle à perpétuité en première instance, est une nouvelle fois jugé pour l'assassinat de ses deux enfants. Le verdict est attendu mardi.
•
Maurice Nigaoura a changé d’attitude depuis son premier procès aux assises en septembre dernier. Ce lundi, dans le box des accusés, l’homme de 38 ans a décidé de parler et de demander pardon à la famille des victimes. Il dit avoir « commis de nombreux péchés et avoir été aveuglé dans le passé. » Interrogé par le président, il apparaît tout de même très confus et maladroit dans ses explications. « C'est un point positif pour tout le monde qu'il s'exprime car son silence lui avait été reproché en première instance. Il a décidé de faire appel pour briser ce silence et apporter des mots sur ce qui a pu se passer. Mais comment expliquer l'inexplicable ? Lui même a du mal à trouver les mots et s'en explique pas vraiment », indique l'avocat de la Défense, Me Julien Marty.
Les plaidoiries de la partie civile et de la défense ainsi que les réquisitions de l’avocat général se dérouleront mardi matin. Reste à savoir si le verdict sera le même qu’en première instance, soit la réclusion criminelle à perpétuité assorti de 22 années de peine de sûreté.
Des familles meutries
Selon l’expertise psychiatrique, Maurice Nigaoura aurait commis le pire par jalousie, par désir de vengeance et pour punir sa compagne qui souhaitait le quitter. Mais l’accusé ne souffre d’aucune schizophrénie ni de délire paranoïaque. Pour rappel, il est accusé d’avoir tué de manière délibérée sa fille et son fils âgés de 8 et 12 ans, avec un fusil à pompe de calibre 12. Des faits qui remontent au 25 novembre 2015 en baie de Toro dans la commune de Païta. Ce procès en appel ravive la douleur des familles des deux petites victimes. Pour l'avocat de la Partie Civile, Me Frédéric Daubet-Esclapez, les explications de Maurice Nigaoura ne sont pas crédibles. « Il s'appuie sur le boucan ou sur d'autres choses qui lui permettent de l'exonérer de sa responsabilité. Pour la famille, c'est extrêmement douloureux. La mère des enfants a d'ailleurs refusé d'assister à ce procès, elle n'est pas en état psychique. Elle est restée en dehors de la salle, elle ne souhaite pas à nouveau être confrontée à ces faits. »Les plaidoiries de la partie civile et de la défense ainsi que les réquisitions de l’avocat général se dérouleront mardi matin. Reste à savoir si le verdict sera le même qu’en première instance, soit la réclusion criminelle à perpétuité assorti de 22 années de peine de sûreté.