L’essence est passée de 145 francs à 156, puis 167 et enfin 185 francs le litre depuis aujourd’hui. Il s’agit de la troisième augmentation, en quatre mois. Une situation regrettée par les ménages, mais aussi les professionnels locaux.
"Si ça continue, moi, j'arrête l'année prochaine"
Transports en commun, taxi, ambulanciers, auto-écoles, livraison de plis, ou de gamelles. Les chefs d’entreprises touchés par la hausse du prix du carburant sont très nombreux, c’est le cas des transports scolaires.
Ariel est chef d’une petite entreprise. Elle s’occupe d’une vingtaine d’enfants avec un seul véhicule et il faut bien remplir chaque semaine le réservoir de 75 litres. "On fait un forfait par exemple, pour un transport d’enfants. Un tarif forfaitaire mensuel qu’on présente aux parents. Mais c’est vrai que quand on leur dit que l’on va augmenter de 1 000 francs parce que le gasoil augmente, eux n’arrivent pas à suivre non plus. J’ai des collègues qui ont trois ou quatre véhicules, on est étranglés. Si ça continue, moi, l’année prochaine j’arrête", regrette la cheffe d’entreprise.
Secteur médical
Le secteur médical est également touché de plein fouet, comme les infirmiers libéraux. Ils sont 220 conventionnés, sans compter les remplaçants. Ils parcourent des centaines de kilomètres chaque jour pour effectuer des soins, en brousse, comme dans les îles et dans l’agglomération.
"Les infirmiers de province Nord et des îles sont de grands rouleurs, ils vont jusqu’au fin fond des tribus. Ces gens-là, à terme, risquent de réfléchir à deux fois sur de nouvelles prises en charge, au détriment de patients", assure de son côté Laure Favreau, présidente du syndicat des infirmiers libéraux. Elle fait environ 200 kilomètres par jour.
Laure Favreau, présidente du syndicat des infirmiers libéraux
Loisirs et activités nautiques
Le secteur du loisir est lui aussi concerné, à l’image des prestataires nautiques. Ils doivent payer l’essence, sans compter que leur clientèle, également touchée par le cout de la vie, risque de serrer la vis sur les sorties en mer.
"On a des moteurs qui consomment beaucoup d’essence. On va devoir forcément faire une répercussion sur nos clients. Ça va forcément en pâtir sur le budget des ménages et donc ce sont les loisirs qui vont en pâtir en premier", déplore Cédric Leteinturier, gérant d’une société de transport en mer, qui embarque les Calédoniens vers les îlots.
À noter que le gouvernement a annoncé vendredi dernier qu’une réunion de travail contre la vie chère avait eu lieu, notamment autour des prix de l’énergie. Plusieurs pistes de réflexion ont été évoquées.
Retrouvez, ci-dessous, le reportage de Brigitte Whaap et Claude Lindor :