Les groupes UNI et UC-FLNKS suspendent leur participation au Congrès, la réforme de la TGC reportée

Les élus du Congrès réunis en séance, ce mardi 26 novembre 2024.
Après une longue suspension de séance et plusieurs passes d'armes animées, les groupes UNI et UC-FLNKS ont décidé de suspendre leur participation à l'examen de la réforme de la TGC. Une décision qui reporte à plus tard le passage du texte.

C'est probablement l'une des premières conséquences de la chute du gouvernement Mapou. La réforme de la TGC ne sera finalement pas votée ce jeudi 26 décembre. Réunis en séance, les élus du Congrès ont adopté une motion préjudicielle pour reporter l'examen du texte, après que les groupes UNI et UC-FLNKS ont choisi de suspendre leur participation aux séances relatives aux textes de la convention de financement conclue avec l'Etat.

Une position "purement politique, en réponse à la décision de Calédonie Ensemble de faire chuter le gouvernement", indique Jean-Pierre Djaïwé, le président du groupe UNI au Congrès.

"La logique politique, c'est de ne pas examiner ces textes puisque le gouvernement est tombé à cause de ça. Il n'y a pas de raison qu'on soit là et on ne sera pas présent pour la suite de l'examen de ce dossier et de tous les textes liés à la convention", poursuit-il, suggérant ironiquement au prochain gouvernement de "s'occuper de la suite et de nous dire comment on fait pour obtenir les 27 milliards de francs".

Quid de l'avance remboursable ?

Une référence directe à l'enveloppe promise par l'Etat en contrepartie de réformes structurelles : augmentation de la CCS, mise en place d'un jour de carence dans la fonction publique territoriale et réforme de la TGC. L'adoption de cette dernière mesure en 2024 semble désormais compromise, contrairement à l'engagement pris par la Nouvelle-Calédonie. De quoi laisser planer le doute quant au versement de l'aide au Caillou.

"Pour moi, c'est absolument inenvisageable", réfute l'élu Calédonie Ensemble Philippe Dunoyer. "Je rappelle que la CCS et le jour de carence ont été adoptés [...] Je n'imagine pas François Bayrou prendre la décision que puisque la TGC n'est pas votée, il n'y aura pas les 27 milliards". 

"Nous sommes désolés de voir que les indépendantistes quittent le navire, tout ça parce qu'un groupe de six élus au Congrès a fait chuter le gouvernement, ce qui est un processus démocratique possible", a de son côté pointé Virginie Ruffenach, à la tête du groupe Rassemblement, rappelant que "les indépendantistes avaient fait de même en 2021, et le gouvernement Santa avait continué de gérer les affaires courantes".

Deuxième boycott en un an

En début d'année, un premier boycott institutionnel avait émaillé l'actualité politique. En plein examen de la "taxe carburant" au Congrès, les élus Loyalistes et Rassemblement avaient décidé de pratiquer la politique de la chaise vide, estimant les indépendantistes illégitimes à gouverner. La décision s'inscrivait alors dans un contexte de manifestations et de contre-manifestations, sur fond de réforme constitutionnelle du corps électoral.

Voyez aussi le résumé de Martin Charmasson et Carawiane Carawiane

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