Australie-France : pour Scott Morrison, "la relation entre les deux pays est plus importante qu’un contrat"

Le Premier ministre australien se réjouit du retour annoncé de l'ambassadeur de France à Canberra. En attendant un contact avec Emmanuel Macron. Scott Morrison ne regrette pas d'avoir annulé le contrat d'achat de sous-marins français au profit des USA. Il ne résume pas, dit-il, les liens avec Paris.

Scott Morrison a salué le retour annoncé de l’ambassadeur de France à Canberra. Paris l’avait rappelé en signe de colère, suite à l’annulation d’un contrat d’achat de sous-marins à la France. Ils seront remplacés par des sous-marins nucléaires américains dans le cadre d’une nouvelle alliance tripartite Australie-Royaume-Uni-USA, baptisée Aukus. 

Certes, le chef du gouvernement australien assume cette décision difficile, répétant qu’il avait donné priorité aux intérêts nationaux de son pays. Mais à le croire, même s’il a porté préjudice à la France, cet épisode des sous-marins ne peut durablement altérer les liens forts unissant les deux pays.

"Bigger"

"La relation entre l'Australie et la France est plus importante qu'un contrat, et la présence, l'importance et l'influence de la France dans la région Indo-Pacifique ne sont pas liées à un contrat", argumente Scott Morrison. "Les Français ont une présence réelle ici, dans l'Indo-Pacifique. Ils ont un engagement de longue date et travaillent avec l'Australie sur toute une série de questions différentes."

"D'autres contrats de défense"

"Nous avons d'autres contrats de défense avec la France", plaide-t-il. "Nous avons environ 32 milliards de dollars [près de 2 417 milliards CFP] de contrats avec des entrepreneurs non seulement français mais européens. La France a déjà de longue date un rôle et un avenir importants ici, et nous nous en félicitons. Il s'agit donc essentiellement de reprendre toutes les choses sur lesquelles nous travaillions et de les poursuivre, parce qu'elles sont très importantes, qu'elles ont une grande portée, qu'elles sont tout à fait dans notre intérêt et dans celui de la France, et nous sommes impatients de nous atteler à cette tâche."

On se passe un coup de fil ?

Reste que le retour de l’ambassadeur de France n’est qu’une étape. Scott Morrison reconnaissait récemment qu’Emmanuel Macron avait refusé de le prendre au téléphone (alors que le chef de l’Etat français s’est entretenu avec le président américain et avec le premier ministre britannique). Mais le chef du gouvernement australien souhaite que la page soit tournée rapidement.

J'attends avec impatience notre première rencontre [avec Emmanuel Macron], notre premier appel téléphonique. Nous avons travaillé ensemble très étroitement, et j'ai hâte de franchir cette période difficile.

Scott Morrison, Premier ministre australien

 

L’Elysée veut une conversation préparée sérieusement…

De son côté, la semaine dernière l'Elysée disait attendre d'être assurée d'avoir une "conversation de substance" avec l'Australie avant de reprendre contact. Selon un de ses conseillers cité par LCi, Emmanuel Macron serait "toujours (…) disponible pour parler" avec Scott Morrison. Mais cette conversation devait être préparée "d’une manière très sérieuse". La porte n’est pas fermée mais il faut un temps de préparation…

De toutes façons, comme l’expliquait Mikaa Mered, géopolitologue, à la1ere.fr, la France devrait continuer à coopérer avec l’Australie, notamment dans le cadre de la gestion de ses Outre-mer de la zone indo-pacifique.