C'est une véritable hécatombe.
A Cheynes Beach, au sud-est de Perth, les efforts de la population n'y auront finalement rien changé. Pendant deux jours, ils ont tenté de sauver le groupe de cétacés. 51 ont péri lors du premier échouage, les 45 autres sont parvenus à rester en vie grâce à l'aide massive des habitants du coin. Mais après les avoir relâchés en eaux plus profondes, ils se sont finalement échoués de nouveau. Les autorités ont décidé de les euthanasier pour mettre fin à leurs souffrances. "A les entendre, ils étaient en détresse. On pouvait voir leurs yeux, ils nous regardaient et on pouvait voir que quelque chose n'allait pas" témoigne un volontaire sur la plage.
Près d'une quarantaine de volontaires ont tenté de sauver les mammifères marins, en détresse sur le bord de la plage pendant des heures, bravant le froid et s'absentant du travail pour certains. Après leurs efforts qui se sont soldés par un échec, les bénévoles se sont effondrés, de fatigue et d'émotion.
Un phénomène incompris
Quelques heures avant le premier échouage, le groupe de cétacés avait été aperçu à 100 mètres du rivage, se regroupant dans l'eau, les uns sur les autres formant même un coeur; un phénomène étrange et rare, capturé par un drone. "C'est une espèce très bruyante. Ces globicéphales utilisent les sons à haute fréquence pour communiquer entre eux et peut-être qu'ils se disaient quelque chose. Avoir pu capturer ça, c'est de l'or pour les scientifiques" explique le docteur Vanessa Pirotta, une biologiste marine.
Il n'est pas rare en Australie et en Nouvelle-Zélande que des globicéphales s'échouent sur les côtes. En octobre dernier, quelques 500 mammifères sont morts en s'échouant sur les îles Chatham en Nouvelle-Zélande. En septembre 2022, 200 sont morts en Tasmanie.
Les scientifiques n'en comprennent pas bien les raisons mais les globicéphales - qui peuvent atteindre plus de six mètres de long - sont très sociables et peuvent donc suivre leurs congénères qui s'égarent et se mettent en danger.
"Nous ne savons toujours pas pourquoi les baleines s'échouent", a déclaré à l'AFP Bec Wellard, scientifique spécialiste des mammifères marins au sein du projet Orca. "Nous ne savons toujours pas pourquoi. Si nous le savions, nous pourrions peut-être en faire plus pour les empêcher."