Après quasiment 20 années de controverse, les autorités australiennes ont accepté mercredi d'abolir une taxe "tampon" sur certains produits d'hygiène féminine jugée sexiste.
AFP (CM)•
Lorsque Canberra avait instauré en 2000 une taxe de 10% (la GST), les produits d'hygiène jugés bénéfiques pour la santé tels que les préservatifs ou les crèmes solaires en avaient été exonérés, à l'instar de la plupart des denrées alimentaires.
Mais, en dépit des récriminations, les tampons et d'autres produits d'hygiène féminins y furent soumis.
Les ministres des Finances des États et Territoires ont cependant décidé à l'unanimité mercredi d'abolir la taxe à compter de janvier, acceptant de renoncer à environ 30 millions de dollars australiens de recettes fiscales annuelles (plus de 138 millions de francs CFP).
"L'histoire (de la taxe) est longue et tortueuse", a déclaré la ministre fédérale des Femmes Kelly O'Dwyer. "Je suis heureuse d'annoncer que nous avons réussi, les États et Territoires nous ont rejoint et des millions d'Australiennes vont en bénéficier".
La coalition conservatrice au pouvoir à Canberra cherche à conquérir l'électorat féminin après une série de plaintes de parlementaires qui ont dénoncé le harcèlement dans ses rangs.
En août, lors d'un putsch au sein du parti au pouvoir qui avait débouché sur le limogeage du Premier ministre modéré Malcolm Turnbull, la ministre des Affaires étrangères Julie Bishop avait été une victime collatérale, illustrant la misogynie de sa formation politique.