"Pour savoir où on veut aller, il faut savoir où on en est. A la fois des engagements qui ont été pris au titre de l’Accord de Nouméa et des engagements qui sont ceux de la France au titre de la décolonisation de la Nouvelle-Calédonie vis-à-vis des Nations Unies", a résumé Rémi Bastille au sujet du bilan de la décolonisation et de l’Accord de Nouméa. Deux cabinets ont été retenus par le haut-commissariat pour conduire ces travaux. Objectifs : "faire le bilan des politiques publiques qui ont été mises en œuvre, des transferts de compétence, de l’ensemble de ce qui a fait l’Accord de Nouméa. De s’assurer également qu’on ait respecté nos engagements et si pour l’avenir il faut revoir un certain nombre de choses", a indiqué le préfet chargé d’une mission de service public, et d’ajouter, "c’est vraiment une projection vers l’avenir pour alimenter la réflexion sur le prochain statut de la Nouvelle-Calédonie".
"La fin du processus référendaire ne signifie pas que la décolonisation soit un processus terminé"
Et de rappeler que l’ancien ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu, avait été très clair sur les distinctions entre les deux démarches. "L’audit de la décolonisation est une démarche de long terme et de fond vis-à-vis des Nations-Unies, mais qui n’implique pas par elle-même une indépendance ou une sortie de la République française. La question des référendums est l’un des moyens de répondre aux enjeux de la décolonisation mais ne résume pas le processus de décolonisation. D’où cette idée que la fin du processus référendaire ne signifie pas que la décolonisation soit un processus terminé". Les conclusions de ces travaux sont attendues au mois de juin.
Les groupes de travail se poursuivent... avec et sans les indépendantistes
S’agissant des groupes de travail, cinq sur les sept prévus se sont tenus depuis décembre dernier. Parmi lesquels : "Foncier et souveraineté alimentaire", "Intégration et rayonnement régional", "Développement économique, emploi, grands investissements", "Égalité des chances et cohésion sociale" et "Valeurs, identité et réconciliation". Des groupes de travail qui doivent permettre d’alimenter les discussions portant sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie, desquelles découlera une nouvelle organisation politique et institutionnelle.
Mais une partie des indépendantistes n’y participe pas. Pour Rémi Bastille ces travaux n’ont pas vocation à être décisifs, ils doivent aboutir à des orientations. "Nous espérons tous qu’après le congrès du FLNKS -prévu le 25 février- tout le monde participera aux discussions et qu’on puisse avancer tous ensemble, sinon tout cela n’a pas beaucoup d’importance. Pour reprendre les mots du ministre, Gérald Darmanin, le train avance et il avance suffisamment lentement pour que chacun puisse monter à bord le moment venu".
Et de conclure, "au-delà des propos parfois un peu durs des uns et des autres, on sent plutôt une volonté de se retrouver et de se parler. Espérons que tout cela se concrétise et se matérialise dans quelques semaines, en particulier à l’occasion de la venue du ministre".
Retrouvez également l'interview de Rémi Bastille, préfet chargé d'une mission de service public.
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