L’accueil de patients aux urgences a baissé de plus de 50% depuis le début du confinement en Nouvelle-Calédonie. Le constat inquiète les médecins : de nombreux malades atteints de pathologies comme le diabète ou l’insuffisance respiratoire n’osent plus fréquenter l’hôpital, de peur du virus.
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Un calme inédit règne aux urgences du Médipôle. «La filière de soins est au ralenti. D’habitude, nous recevons entre 90 et 100 personnes par jour dans ce service, et ce chiffre est tombé à moins de 50 par jour», déplore le docteur Gérald Pochard, chef du service des urgences au Médipôle.
Une réalité réaffirmée par le président du sénat coutumier. «Il faut suivre très scrupuleusement les consignes de prévention», insiste Hippolyte Sinewami Htamumu.
Un reportage d'Erik Dufour et Claude Lindor :
C’est inquiétant, car cela signifie que des malades ne suivent plus leur traitement. Les médecins généralistes enregistrent la même baisse de fréquentation.
- Dr Pochard, chef du service des urgences au Médipôle
Etat des patients évalué à leur arrivée
Le message est clair : l’hôpital est en ordre de marche pour accueillir tous les malades et les orienter vers le service adapté, pour les pathologies classiques comme pour les personnes qui ont contracté le virus. «Tous les patients sont accueillis devant l’entrée des urgences à l’hôpital. Ils sont reçus par une infirmière qui évalue leur état avant de les diriger, vers la zone Covid s’ils montrent des symptômes, ou vers les autres services dans le cas où ils sont concernés par une autre pathologie», précise Claire Heydenreich, médecin aux urgences.Le sénat coutumier renchérit
Cette inquiétude peut se comprendre. Mais elle n’est pas justifiée car tous les moyens ont été mis en œuvre pour distinguer et traiter l’ensemble des patients, quelle que soit leur pathologie.Une réalité réaffirmée par le président du sénat coutumier. «Il faut suivre très scrupuleusement les consignes de prévention», insiste Hippolyte Sinewami Htamumu.
La peur de consulter pour les maladies habituelles ou pour le coronavirus ne se justifie pas si toutes les précautions sont prises et les gestes barrière correctement appliqués. La solidarité s’impose, et personne ne doit être montré du doigt ou injustement soupçonné.
- Hippolyte Sinewami Htamumu, président du sénat coutumier
Davantage de risques dans un magasin...
De fait, la vocation de l’hôpital a toujours été de soigner tous les patients, et la situation exceptionnelle générée par la crise sanitaire a engendré un renforcement des précautions. Comme le rappelle le docteur Gérald Pochard, «les chances de contracter le virus sont bien supérieures dans un magasin qu’à l’hôpital».Un reportage d'Erik Dufour et Claude Lindor :