"Le pourpier ['de terre', NDLR] contient énormément de vitamines, des omégas 3, des omégas 6, des fibres et notre petit pourpier, nous l'avons un peu oublié. Il a pris un statut de mauvaise herbe. C'est complément absurde", se désole le naturaliste Bernard Suprin. Ces plantes et ces fleurs oubliées de nos assiettes, le botaniste veut leur donner une nouvelle vie et les mettre à égalité avec les manguiers, les papayers, les pommes lianes et les chouchoutes.
Celui qui se revendique comme cueilleur-gouteur est même fier de certaines trouvailles, comme ce fruit de palmier Syagrus, aussi appelé "palmier de la reine". Réduit en confiture, il a un délicieux goût de mirabelle. "Sur internet, vous pouvez chercher, il est écrit que c'est un fruit non-comestible", indique le passionné des plantes.
En cultiver une partie pour les collectivités et les restaurants
Pour Bernard Suprin, laisser faire "mère nature" ne suffit pas. Il faut encourager la culture de ces plantes locales, mal aimées ou méconnues, et pourtant excellentes pour la santé. "Ce qui serait bien, c'est d'en tirer ne serait-ce qu'une demi-douzaine et qu'elles soient cultivées, afin de fournir des collectivités ou des restaurants. Elles poussent naturellement ici. Il n'y a pas besoin d'engrais, il n'y a pas besoin de pesticides. Ce sont des plantes qui ne demandent qu'à s'exprimer", insiste-t-il.
Aussi bonnes pour la santé que le porte-monnaie, ces plantes marginales comestibles comptent plusieurs centaines d’espèces en Nouvelle-Calédonie. Attention, tout de même, à ne pas vous empoisonner. Un conseil donc : ne consommez que les plantes qui sont répertoriées.
Le livre Plantes marginales comestibles, de Bernard Suprin, est paru aux éditions Photosynthèse.