"Toute attaque à l'encontre d'avions, de navires ou des forces armées des Philippines aura pour conséquence d'actionner notre partenariat de défense mutuelle", a déclaré Joe Biden lors d'une conférence de presse aux côtés du Premier ministre australien Anthony Albanese. "L'engagement des Etats-Unis envers les Philippines est à toute épreuve", a-t-il ajouté. Manille a accusé lundi des navires chinois d'être "intentionnellement" entrés en collision avec des bateaux philippins près d'un atoll en mer de Chine méridionale, accentuant le contentieux diplomatique après deux collisions dans ces eaux contestées.
Le président Biden a reçu en grande pompe à la Maison Blanche son hôte australien, accueilli avec tous les honneurs d'une visite d'Etat. Cette journée fastueuse reflète l'importance que Washington accorde à son allié de longue date, l'Australie, pays devenu pierre angulaire de sa stratégie pour contenir les ambitions de plus en plus affirmées de Pékin dans la région Asie-Pacifique. "Nous allons livrer une compétition avec la Chine de toutes les manières possibles dans le respect des règles internationales - politique, économique et autres. Mais je ne recherche pas le conflit", a affirmé le président Biden lors d'une conférence de presse. Anthony Albanese a lui insisté sur la nécessité de maintenir le "dialogue" avec Pékin.
Débloquer le financement d'Aukus
Dans la matinée, les deux dirigeants s'étaient dits en phase sur les conflits entre Israël et le Hamas et en Ukraine. "Nous sommes aux côtés d'Israël contre le terrorisme du Hamas, et nous sommes aux côtés de l'Ukraine face à la tyrannie de Poutine", a déclaré Joe Biden, tandis qu'Anthony Albanese a remercié Joe Biden de s'être exprimé avec une "clarté morale" sur le conflit. Signe de la gravité attachée à la visite, la Maison Blanche a annulé la venue du groupe de rock B-52s, qui devait se produire lors du dîner de réception, par crainte que cela apparaisse inapproprié dans le contexte des discussions sur les crises actuelles.
La réception mercredi soir ne sera que le quatrième dîner d'Etat organisé par le président Biden, après ceux tenus en l'honneur des dirigeants de la France, de la Corée du Sud et de l'Inde. La visite du Premier ministre australien intervient alors que la Chambre des représentants s'est enfin donnée un président mercredi, le républicain Mike Johnson, ce qui pourrait permettre de débloquer le financement de l'accord de sécurité tripartite Aukus entre l'Australie, le Royaume-Uni et les Etats-Unis, bloqué jusqu'alors en raison de la paralysie du Congrès.