Bilan à l'Assemblée nationale, avenir institutionnel et soutien à Emmanuel Macron et à la majorité présidentielle : ce qu'on peut retenir de l'entretien de Philippe Dunoyer, député de la première circonscription

Philippe Dunoyer, député Calédonie ensemble de la première circonscription, mercredi 20 avril, au journal télévisé de NC la 1ère.
Philippe Dunoyer était l'invité politique du JT, mercredi 20 avril. Député de la première circonscription, l'élu Calédonie ensemble a dressé son bilan d'actions à l'Assemblée nationale, où il siège depuis 2017. Il n'a pas encore confirmé sa candidature aux élections législatives, les 12 et 19 juin.

Cinq ans de mandature pour près de 7 000 amendements co-signés, 310 interventions en commission ou dans l’hémicycle, Philippe Dunoyer a dressé, mercredi 20 avril, le bilan de sa législature. Pour le député Calédonie Ensemble, il s’agissait d’honorer une promesse faite en 2017, au moment de son élection, dans la première circonscription. Une mandature marquée par deux ans de crise Covid-19 et trois référendums, en Nouvelle-Calédonie.

Des rendez-vous avec les Calédoniens

Une brochure bilan de 16 pages, destinée aux Calédoniens, a été présentée, mercredi 20 avril par le député Calédonie ensemble et sa suppléante Annie Qaeze. Des réunions de présentation aux électeurs ont déjà eu lieu, à Maré et à Ouvéa. "On fait le bilan, c'est vrai, et en même temps on poursuit les échanges avec les autorités coutumières, politiques, économiques des îles et de Nouméa. Ça ne se voit pas toujours, car on ne fait pas toujours de communication là-dessus, mais il est très important de continuer à sillonner sa circonscription et le pays, plus généralement, pour ne pas être déconnecté de ce qu'il s'y passe et des messages que nous envoient les Calédoniens", explique Philippe Dunoyer.

"Il est important, en fin de mandat, de se souvenir qu'on a pris des engagements et de venir expliquer comment on a souhaité les tenir", insiste-t-il. D'autres rencontres auront lieu pour défendre ce bilan d'actions, dans la première circonscription, qui comprend également Lifou, l'Ile des Pins et Nouméa. Cette brochure sera distribuée dans les boîtes aux lettres.

L'activité institutionnelle

C'est la première partie du bilan défendu par le député Calédonie ensemble. "Il fallait porter la voix des Calédoniens, préciser la spécificité de ce dossier, pour éviter à tout prix qu'il ne soit un enjeu d'affrontements à l'échelle nationale, et expliquer pourquoi la recherche de consensus était la clé", précise l'élu, qui a siégé à l'Assemblée en compagnie de Philippe Gomès, élu dans la seconde circonscription. "C'est ce qui nous a permis, en 2018, de modifier la loi organique, à l'unanimité de l'Assemblée nationale et du Sénat, pour permettre l'organisation des trois référendums. Ils se sont à la fois tous bien déroulés, le résultat est incontestable, et cela m'a permis, aussi, de travailler avec le ministre des Outre-mer, plus récemment en juin 2021, sur la perspective du référendum de projet."

Des avancées en matière de sécurité et de défense

Philippe Dunoyer évoque le futur centre de détention de Koné et la police de sécurité du quotidien, déployée à Montravel. "Je suis intervenu auprès du ministère de l'Intérieur pour que cela soit le cas", assure-t-il, saluant au passage la mise en place des travaux d'intérêts généraux en milieu coutumier, avant de poursuivre sur "un engagement fort", avec "la généralisation du porter plainte chez autrui, et non pas nécessairement à la gendarmerie, et puis l'ordonnance de protection des victimes de violences", notamment intrafamiliales. L'homme politique de 54 ans relève également les 10 milliards de francs consacrés par le ministère des Armées dans deux nouveaux patrouilleurs pour assurer la protection de la zone économique exclusive.

Etudes supérieures, soutien économique et pouvoir d'achat

L'élu Calédonie ensemble mentionne son implication dans d'autres dossiers, à commencer par "200 jeunes qui vont pouvoir poursuivre leurs études en Métropole", grâce à l'élargissement des critères d'obtention des bourses d'Etat destinés aux étudiants calédoniens. Autre outil important en Nouvelle-Calédonie : la défiscalisation "qui était menacée" et qui "a permis la réalisation de l'hôtel Wadra Bay, le renouvellement des flottes d'Air Calin et d'Air Calédonie", précise Philippe Dunoyer. Sujet moins connu sur lequel le député s'est investi dans la réforme de l'indemnité temporaire de retraite "qui intéresse environ 3 000 Calédoniens, anciens fonctionnaires de l'Etat et bientôt retraités, qui sont menacés d'avoir une retraite beaucoup trop faible. Là aussi, j'ai réussi à obtenir de trois ministères qu'on rouvre ce dossier et que l'on puisse aboutir."

Rencontre avec le président de la République, en février

"Il a été question du dossier calédonien, parce qu'encore une fois et il ne faut pas sous-estimer ça, c'est un président qui s'est intéressé, tout au long de son quinquennat, au dossier calédonien", commente le député. "Il nous a posé des questions, depuis le troisième référendum et cette espèce de crispation que l'on sent quand même dans le paysage calédonien et les perspectives d'en sortir, comment nourrir ce référendum de projet (…) pour permettre aux Calédoniens de trouver une sortie apaisée de l'accord de Nouméa."

Appel à voter pour Emmanuel Macron

"Je voudrais aussi porter un message pour que tout le monde, en tout cas le plus grand nombre d'électeurs, aille voter dimanche (…) Il ne faut pas sous-estimer l'enjeu de cette élection présidentielle, permettre à Emmanuel Macron, que je soutiens, d'être réélu, parce que c'est celui qui a la meilleure connaissance du dossier calédonien, et de très loin, et c'est celui qui est susceptible de faire face aux enjeux qui menacent à la fois le monde, l'Europe et la France", intervient l'élu, qui siège dans les rangs de l'Union des démocrates et indépendants, à l'Assemblée nationale.

Une stratégie pour les législatives

Une candidature conjointe avec l'Avenir en confiance se profile "au mieux des intérêts de la majorité présidentielle". La dynamique décrite consiste à "fédérer le plus grand nombre de partis au soutien d'une politique à la fois nationale et locale, de concentrer des investitures sur un petit nombre de candidats, un par circonscription, pour avoir la meilleure dynamique et la meilleure chance de l'emporter", développe Philippe Dunoyer. Interrogé sur sa candidature à la députation, l'élu répond par la négative. "Je comprends que la question se pose, mais ce n'est véritablement pas le moment", botte-t-il en touche, tout en reconnaissant que "ça viendra en temps utile". Autrement dit, une fois que les résultats de l'élection présidentielle seront connus. 

Retrouvez l'entretien complet avec Medriko Peteisi :

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