"La politique de l’eau partagée est issue d’un constat : la ressource en eau en Calédonie est sensible", commence par expliquer Joseph Manauté. En mars 2019, le Congrès a ainsi voté le schéma d'orientation de la PEP, issue de la concertation de tous les acteurs concernés. Depuis, les avancées sont on ne peut plus discrètes. Le gouvernement souhaite lui donner un nouveau souffle, en fixant des priorités et en dégageant quelques moyens financiers.
Un fonds de l’eau
A l'origine, la PEP s'organisait autour de six objectifs stratégiques, quatre objectifs transversaux et sept cents actions. Un programme très ambitieux. Encore faut-il en avoir les moyens… Le fonds dédié, lui, n’a vu le jour que fin 2021 avec 150 millions de francs envisagés chaque année grâce à la réaffectation d’une taxe auparavant versée à l’agence rurale. "C’est très peu mais l’objectif du fonds, c’est aussi de drainer des financements pourquoi pas régionaux, des financements nationaux et surtout auprès d’autres usagers, l’industrie par exemple." Avec deux questions centrales dans le cadre d’un sujet qui concerne toutes les couches de la société : qu’est-ce qui est économiquement viable et qu’est-ce qui est socialement acceptable ?
Protéger les captages
La protection des captages d’eau fait partie des priorités. Selon les conclusions du forum H2O en 2018, 90 % d’entre eux étaient alors détériorés. "Les communes demandent à ce que des périmètres de protection soient installés autour des captages" mais la procédure peut être juridiquement fragile lorsque le captage est sur terre coutumière et nécessite un acte coutumier. La future loi proposera un outil, la délégation, pour simplifier et sécuriser la procédure.
Et la pluie… ?
Et l’eau apportée en (trop) grande abondance par les intempéries, celle que la terre n’absorbe plus et qui génère inondations, dégradations, pertes de récoltes et de biens… ? "Il y a deux sujets. On est confronté à la Niña, et le changement climatique intervient… Mais on ne peut pas canaliser des rivières pour qu’elles n’inondent pas, c’est un phénomène naturel. Il faut absolument que l’on s’adapte à ces changements." Des réalités qui seront ainsi à prendre en compte dans le plan d’adaptation au changement climatique sur lequel veut également se pencher Joseph Manauté, en parallèle de la PEP.
Un entretien à retrouver dans son intégralité ici.